Cameroun/Politique : Succession à la tête de l’Etat, question Réglée par  Constitution

Cameroun/Politique : Succession à la tête de l’Etat, question Réglée par Constitution

Le sous-préfet de Yaoundé 1er a annulé la tenue d’un débat public portant sur la Succession pour des raisons de trouble à l’ordre public dans sa circonscription de Compétence en fin de semaine dernière. Cette situation a fait le buzz au point de donner l’impression que ce sujet était tabou au pays de Paul Biya. Parler de la succession ou d’alternance au sommet du Cameroun est-il tabou ?

Le 30 Juin 2022 dans le cadre de la « grande palabre » dont le promoteur est Jean Bosco Talla, un débat dans un Hôtel de la place situé dans le 1er Arrondissement de Yaoundé capitale camerounaise était prévu mais a été annulé par l’autorité préfectorale au motif de probable menace sécuritaire et trouble à l’ordre public. Le thème « Succession Présidentielle au Cameroun, jeu et enjeu » était celui qui devait servir de base de discussion. Une certaine opinion a voulu faire de cette situation, une preuve pour projeter dans l’imagerie populaire l’idée que parler de la Succession au Cameroun est tabou. Mais la suite des évènements apportera la preuve du contraire. En sommes la chaine de télévision équinoxe dans son célèbre programme « Equinoxe Soir » a décidé de mettre le sujet en débat le lundi 04 Juillet 2022 entre 19H et 21H. L’un des invités à la conférence de Jean Bosco Talla a été également convié. Le débat contradictoire a bel et bien eu lieu sans aucune perturbation ni interdiction peut-on encore parler de succession comme sujet tabou ?

La Succession ou l’alternance peut-elle être tabou dans un Etat démocratique ?

Depuis 1990, le Cameroun a fait son retour au multipartisme garantissant le caractère démocratique au pays. Dès Mars 1992, et à chaque élection les camerounais avaient le choix entre la continuité ou alors l’alternance. A chaque élection Présidentielle, le mandat du président sortant était mis en jeu et donc la question de succession était posée et dans l’urne le peuple camerounais se prononçait. Depuis 7 mandats le peuple camerounais a opté pour la continuité et donc le peuple souverain et maitre de son destin avait décidé à chaque fois de faire succéder Paul Biya à lui-même. Mais pour des cas exceptionnelles liés à la vacance du pouvoir au cours d’un mandat , la constitution du Cameroun a prévu tout cela. Mais certains avant 2016 période de la fin de la mise en place des Institutions c’est-à-dire année qui a consacré la mise en place du Conseil Constitutionnel, il planait des doutes. Avec la mise en place de toutes ces institutions, le Cameroun a donc acté son caractère moderne évacuant ainsi les doutes que certains avaient bien avant. Donc un débat comme celui qui était prévu le 30 Juin 2022 est dépassé à partir du moment où la loi fondamental du pays donne toutes les garanties sur les questions liées à la succession au sommet de l’Etat. Mais ce thème devait être consacré à la succession dans les partis politiques surtout lorsqu’on observe des batailles farouches pour le contrôle de certaines formations politiques notamment dans l’UNDP, le SDF, L’UPC ou encore dans le MRC. Le Cameroun a une longue tradition de transition pacifique du pouvoir par les mécanismes de dévolution du pouvoir consacrées par la constitution. Tous ceux qui ont voulu faire des coups de force ont vu la République se dresser contre eux et ont eu pour leur compte. Avis donc à ceux des charlatans qui fantasment ou qui lorgnent le fauteuil présidentiel et aspirent y à arriver par des mécanismes anticonstitutionnelles, vaudrait mieux pour eux qu’ils chassent cela de leur esprit car ils courent à leur perte.

Bertin METSENGUE

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