Cameroun/CDEC : Biya tient désormais les banques ayant fait fortune sur le dos de l’Etat !
Le délai donné aux Etablissements financiers du Cameroun par le Directeur Général de la Caisse de Dépôts et de Consignation-CDEC a expiré depuis le 05 juin dernier mais les fonds à transférer restent toujours attendus des 18 Banques du pays vers la CDEC. Pourquoi ces banques trainent le pas à reverser les dépôts qui ne leur appartiennent plus ?
Le Directeur Général de la Caisse de Dépôts et de Consignation-CDEC Richard Evina Obam avait donné un délai d’un mois aux banques et autres établissements financiers de transférer vers la CDEC des dépôts oisifs qui généralement sont de plusieurs ordres Suivant la loi de 2008 régissant les dépôts et consignations et organisée par le décret N° 2011,-105 du 15 avril 2011, qui consacre les ressources publiques et privées entrant dans le champ de la CDEC comme étant classés en 4 catégories : 1-les dépôts (fonds des clients détenus par des auxiliaires de justice, dépôts effectués par les notaires, administrateurs et mandataires judiciaires, en exécution de leur fonction, les fonds issus des comptes inactifs des établissements bancaires…),2- les consignations administratives (cautionnement des comptables publics et des officiers publics ministériels, cautionnement sur les marchés publics, les consignations pour main d’œuvres pénales…),3-les consignations judiciaires (cautionnement de mise en liberté, fonds provenant des règlements judiciaires et liquidation des biens, fonds placés sous séquestre…) et les consignations conventionnelles (cautionnement auprès des entreprises d’eau, d’électricité, de téléphones …). Selon des sources crédibles ces fonds représentent 20% de la masse monétaire des dépôts à terme des établissements financiers camerounais. Ainsi donc, Malgré les relances du top management, « en vertu de la loi, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir inviter vos confrères à procéder aux déclarations des fonds dévolus à la CDEC et inscrits dans leurs livres, dès réception de la présente » Richard Evina Obam à la présidente de l’association des établissements de crédit du Cameroun -Apeccam depuis Février dernier mais rien n’y fait
Cet instrument de l’Etat a été mis en place en 2008 et c’est seulement en en janvier dernier que le Président Camerounais Paul Biya a décidé de nommer les premiers responsables permettant à tous les établissements financiers qui avaient fait des placements à terme d’avoir le temps nécessaire pour un recouvrement systématique de ces dépôts oisifs. Le top management de ces établissements bancaires ne saurait donc se plaindre de n’avoir pas eu le temps nécessaire pour cette démarche présidentielle et d’en avoir suffisamment fait d’énormes bénéfices. Plusieurs banques ont un patrimoine immobilier important au Cameroun et dans plusieurs pays du monde grâce à ces fonds oisifs assimilable à des dépôts à terme. Et pourtant, certaines banques ont boudé l’Etat dans l’accompagnement du développement du pays à travers la mise en œuvre des grands projets. L’Autoroute Yaoundé-Douala jusqu’ici n’a pas reçu la part de l’Etat pourtant pour la première phase, la partie chinoise en avait déjà donné sa part, le barrage de Nachtigal et plusieurs autres projets subissent ce chantage des banques. Les PME et PMI suffoquent à cause des mauvaises conditionnalités imposées à ceux-ci par des banques locales. Il était donc temps que l’Etat reprennent la main dans la Collecte, la sécurisation et la rentabilité sur le long terme des ressources généralement « oisives », pour les orienter vers l’accompagnement des politiques publiques. Allo les banques, il est temps de remettre ces fonds qui ne vous appartiennent plus à l’Etat pour lui permettre de financer au mieux l’émergence 2035 du Cameroun.
Simon Metsengue