“Printemps” africain : Entre mauvais et bon Putschs, question de survie de la Françafrique !

“Printemps” africain : Entre mauvais et bon Putschs, question de survie de la Françafrique !

Ali Bongo du Gabon a été débarqué du pouvoir ce 30 Aout par les militaires de la garde républicaine un mois après le départ du président nigérien Mohamed Bazoum. Pourtant, la communauté Internationale qui exige le retour immédiat de l’ordre constitutionnel au Niger est unanime pour adouber sournoisement les putschistes désormais au pouvoir au Gabon. Qu’est ce qui se cache derrière cette condamnation à géométrie variable ?

  

Le Gabon fait aussi l’expérience d’un putsch à la tête du pays depuis ce mercredi 30 Aout 2023. Ali Bongo Ondimba déclaré quelques heures avant élu pour un 3ème mandat au terme d’un scrutin très controversé s’est vu débarquer du pouvoir par les éléments de la garde républicaine qui dénoncent de graves irrégularités dans les résultats des élections mais aussi une gouvernance chaotique du pays.  La France et la quasi-totalité de l’UE sont unanimes, ils condamnent le putsch par principe mais n’exige pas le retour à l’ordre constitutionnel. Cette situation a été constatée au Tchad voisin à la suite de l’assassinat du Président Idriss Déby Itno en 2021. Au lieu de déclencher le processus de succession constitutionnelle, c’est plutôt le Général Mahamat Idriss Déby qui finira par prendre la tête du pays sous le regard indifférent de la communauté internationale qui accepte cet état de chose sans réserve. Ces deux pays ont plusieurs choses en commun. Le Tchad et le Gabon sont tous membres de la CEMAC et donc, ont en partage avec 4 autres pays de la CEEAC le FCFA. Ces deux pays d’Afrique Centrale ont sur leur sol des bases militaires françaises et ont connu une longue gouvernance d’une même famille à la tête de l’Etat. La famille Bongo et la famille Deby toujours au pouvoir au Tchad. Certaines indiscrétions font état de ce que le Chef de la junte au Gabon serait aussi une parenté de la famille Bongo.

 

De l’autre coté la valse de coups d’Etats dans les pays francophones de la CEDEAO en un an :  le Mali, le Burkina FASO, la Guinée Conakry et le Niger ont tous connu entre 2022 et 2023 un renversement de l’ordre constitutionnel par des putschs et connaissent jusqu’à date des juntes à leur tête. Ces pays ont aussi beaucoup de similitudes. Tous, anciennes colonies de la France, ils appartiennent à l’UEMOA et donc ont aussi en partage le FCFA mais qui est non convertible et non interchangeable avec celui de la CEMAC. Ces pays ont décidé de remettre à plat des accords de défense avec la France en démantelant les bases militaires françaises installées dans ces pays.  Chose qui n’arrange pas les affaires de la France pire, certains ont fait appel au groupe paramilitaire privé Russe introduit en Afrique par la RCA et qui a séduit par ses résultats en peu de temps les armées de ces pays qui constituent aujourd’hui la CEDEAO dissidente.

 

La communauté internationale adoube les putschs du Tchad et du Gabon malgré, pour ce qui est du Gabon de l’exigence de la CEMAC d’un retour immédiat à l’ordre constitutionnel à Libreville, d’une part et exige le retour immédiat à l’ordre constitutionnel dans la CEDEAO dissidente tout simplement parce que cette communauté occidentale agi selon ses intérêts stratégiques. En clair, pour perpétuer son exploitation, elle a besoin de ses bases militaires et autres instruments serviles. Seulement, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les africains ont pris conscience du jeu trouble et du complot autour de leur richesse. Tous les dirigéants qui ont sacrifié les intérêts de leur pays à l’Autel des intérêts de la Françafrique doivent savoir qu’ils constituent une cible du « printemps africain »

Simon Metsengue   

CATEGORIES
TAGS
Share This

COMMENTS

Wordpress (0)
Disqus ( )
error: Content is protected !!
%d bloggers like this: