France -CEMAC/Putsch au Gabon : Prestation de serment de Olingui Nguema, la discorde de trop !
Le Général Olingui Nguema , chef des putschistes au pouvoir au Gabon depuis le 30 Aout 2023 a décidé de prêter serment ce 04 Septembre 2023 avec la complicité de l’Elysée pourtant, les pays de la CEMAC ont condamné fermement le coup d’Etat et ont demandé le retour immédiat à l’ordre constitutionnel. Se fondant sur le précédent ayant conduit à la mise en place dans cette zone de la monnaie décentralisée, cet affront de l’Elysée contre la CEMAC ne serait-il pas un de trop ?
La Communauté économique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale –CEMAC de concert avec la communauté Internationale a condamné la forfaiture en cours au Gabon après le triple scrutin d’Aout 2023. Alors que le processus électoral tirait à sa fin avec la proclamation des résultats ayant consacré Ali Bongo Vainqueur, pour ce qui est de l’élection présidentielle avec un peu plus de 60% des suffrages valablement exprimés. L’on a appris selon la version des putschistes que les résultats ont été entachés de graves irrégularités. Version qu’une certaine communauté internationale prend pour monnaie comptant alors même qu’elle ne peut même pas la justifier ce d’autant que ladite élection a été privée d’observateurs internationaux et de médias étrangers. Pire encore, Paris semble trouver une différence entre le putsch de Niamey et celui de Libreville en se fondant sur des allégations périphériques des putschistes. C’est ainsi que sa diplomatie est en branle avec sa panoplie de médias qui a été mise à contribution pour faire admettre à l’opinion cette situation moyenâgeuse. Un coup d’Etat « légitime » idée que la France et les putschistes veulent faire admettre au monde entier au point de voir le chef putschiste prêter serment devant les institutions qu’il a dissout. Depuis quand, un prerpétrateur de putsch prête t’il serment sur la constitution qui criminalise le putsch ?
Chose curieuse, la France dans le cas du Niger, s’aligne derrière la CEDEAO en évoquant l’illégitimité des putschistes chose qui l’amène à refuser de rappeler son ambassadeur à Niamey malgré le fait que son ambassadeur s’est vu retiré son accréditation et son immunité diplomatique. Mais pour le cas de la CEMAC, Paris fait la sourde oreille. L’ambassadeur de France à Libreville a même déjà rencontré l’homme fort de Libreville. En clair, les carottes sont cuites pour le retour à l’ordre constitutionnel un peu comme au Tchad. Vite fait, bien fait et ainsi va la Françafrique . Seulement, les autres pays de la CEMAC, qui ont mis du temps à construire des Etats modernes démocratiques même si celle-ci est une perpétuelle construction ne comptent pas voir un Etat étranger ou un groupe d’Etats réduire tous ces efforts trentenaires à néant comme c’est le cas au Gabon et au Tchad. La CEMAC a donné sa position, les pays comme le Cameroun, leader de la sous-Région ont d’avantage clarifier leur position. Une fois n’est pas coutume.
En Février 2021, L’Elysée avait décidé de suspendre les échanges entre la banque Centrale de France et celle de Russie condamnant ainsi les pays en partage du FCFA de commercer avec la Russie en soutien à l’Ukraine engagé dans une crise avec la Russie. Si l’UEMOA est resté sans rien faire, la CEMAC a décidé d’introduire un système monétaire décentralisé pour continuer les échanges avec la Russie. Bien noté que Paul Biya et Sassou Nguesso interdit de survol de l’espace aérien pour se rendre au Sommet Russie-Afrique ont bravé cet obstacle. Venir légitimer et installer une autre Junte au pouvoir en zone CEMAC est inacceptable et fera d’avantage exacerber les tensions déjà très perceptibles avec l’Elysée. Une chose est sûre ça ne sent pas bon entre les deux amis de convenances
Simon Metsengue