Cameroun/Journée mondiale de l’Enseignant : Enseignant, éducateur ou activiste Politique OTS –OTA?
La journée mondiale des enseignants se célèbre au Cameroun ce 05 Octobre sous le thème“Les enseignants dont nous avons besoin pour l’éducation que nous voulons : l’impératif mondial de remédier à la pénurie d’enseignants” et dans un contexte marqué par une tension sociale au sein de la corporation des enseignants faisant la place à l’activisme politique qu’à la pondération qu’incarne l’éducateur. Comment en sortir pour avoir les enseignants dont le Cameroun a besoin ?
Le Cameroun célèbre la journée mondiale des enseignants dans un contexte marqué en ce début de rentrée scolaire par des remous sociaux au sein de la corporation des enseignants. Les seigneurs de la craie au secondaire pour la plupart des cas revendiquent l’amélioration de leur condition de travail. Bon nombre cumulent plusieurs avancements non payés, d’autres peinent à avoir leur rappel dû aux lourdeurs administratives au moment de leur intégration pour ceux qui sont des fonctionnaires de l’Etat. Certains vont également à demander à leur employeur de leur accorder un statut spécial. Ces revendications sont légitimes et méritent d’être traitées avec la plus grande attention par les pouvoirs publics. Chose qui semble depuis 2021 piétiner d’où le ras le bol de certains. Pour ce qui est de l’Etat si on s’en tient à la communication gouvernementale du Jeudi 28 Septembre, beaucoup de problèmes des enseignants posés depuis l’an dernier ont trouvé des solutions mais il reste encore plusieurs problèmes à régler et un cadre a été décidé ainsi qu’un calendrier mis en route pour le suivi de la résolution progressive de ces problèmes que rencontrent les seigneurs de la craie.
Si pour beaucoup, cette démarche est loin d’être satisfaisante, il demeure aussi objectif de reconnaitre le contexte économiquement morose dans lequel est plongé le Cameroun depuis la survenance de la pandémie Covid 19 en 2020 et le déclenchement de la crise russo-ukrainienne. Le pays sort peu à peu de la récession. Récession qui a vu son taux de croissance franchir la barre de -1.5% en 2020. Et donc à défaut du cheval, les éducateurs, ceux-là qui façonnent le citoyen premier levier de développement peuvent se contenter de l’âne en attendant la saison nouvelle comme le préconise la cigale dans la fable de Lafontaine. Mais pour les activistes de OTS –OTA (on a trop supporté –ON a trop attendu) mouvement sans statut juridique et donc une nébuleuse, porte ouverte à toute forme de dérive anti corporative, il n’est pas question de rentrer dans les classes si toutes les revendications posées ne sont pas résolues. Ils disent « craie morte » laissent les apprenants errer chaque jour croyant faire du mal à l’ordre gouvernant ou alors croyant provoquer un soulèvement populaire. Certains sur des plateaux de télévision, pour justifier cette barbarie psychologique qu’ils font subir aux apprenants établissent des comparaisons totalement insensées avec le traitement d’autres corps de métier notamment, la magistrature, l’armée ou encore les forces de police. Comme s’il pouvait y avoir équivalence entre des entités différentes. D’autres prennent des ragots du quartier comme vérité d’évangile comme quoi « l’argent détourné … ». Il serait judicieux que OTA et OTS entrent dans l’arène politique afin d’élaborer leur projet de société alternatif pour le soumettre au peuple camerounais qui en dernier ressort va apprécier. Les syndicats des enseignants sont les seules entités indiquées pour porter la voix des seigneurs de la craie. Le gouvernement camerounais ainsi que les médias devraient donc faire attention à ne pas légitimer un mouvement qui tente d’instrumentaliser une saine démarche des corporations d’enseignants à des desseins politiques. Bonne fête et soutien total aux enseignants et bienvenue à l’arène politique au nouveau mouvement politique OTS-OTA
Bertin Metsengue