Cameroun/RDPC : Responsable mais pas coupable

Cameroun/RDPC : Responsable mais pas coupable

Si une élection ne se gagne pas sur le bilan du ou des mandats précédents, alors, le Rdpc a intérêt à bien roder son discours et son argumentaire de campagne pour 2025. Non pas que le bilan soit mauvais, mais la versatilité et l’insatisfaction font partie de la nature intrinsèque des peuples. Aussi, pour éviter tout malentendu, le parler-vrai, la lucidité, une bonne dose de réalisme et d’autocritique sont-ils nécessaires dans les échanges entre les dirigeants d’une part, les populations ou les électeurs d’autre part. Non, nulle part sur terre, sauf au paradis pour ceux qui y croient, tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes possibles. Ceux qui prétendent détenir la baguette magique pour résoudre tous les problèmes du pays racontent des histoires !
Un peu d’humilité et de modestie ne font de mal à personne. Par conséquent, les hommes politiques doivent sans cesse remettre leur ouvrage sur le métier, et chercher de manière inlassable, tel un Sisyphe des temps modernes, à satisfaire, encore et encore, les besoins des populations, à combler, toujours, chaque jour et tous les jours, leurs aspirations et leurs attentes qui sont presque illimitées, alors que les moyens ne le sont pas. Dans la psychologie des peuples, un tu l’auras vaut mieux que deux tu tiens. Autrement dit, les promesses et les rêves de demain comptent plus que les acquis et les réalisations d’aujourd’hui.
Alors que le secrétaire général du Comité central vient d’achever avec succès sa tournée dans les dix régions et qu’il a touché du doigt les difficultés multiformes que rencontrent les populations au quotidien, au premier rang desquelles les militants et sympathisants du Rdpc, nul ne peut nier, à moins d’être myope ou malvoyant, le malaise lié aux résultats insuffisants des politiques publiques sur le terrain. Le premier ministre, Chef du gouvernement, l’a reconnu au cours d’une réunion tenue il y a quelques semaines dans son cabinet au sujet de l’état de délabrement des voiries urbaines de certaines de nos grandes villes ainsi que de la salubrité liée au ramassage irrégulier des ordures dans ces grandes métropoles. À sa suite, présidant une réunion de sécurité en prélude aux fêtes de fin d’année, le ministre de la défense n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme quant à un éventuel mécontentement populaire consécutif à ces mauvais résultats. Ce réalisme doublé de franchise mérite d’être salué.
Le Rdpc doit demeurer extrêmement vigilant et attentif à cette situation porteuse de germes qui ont tendance à proliférer très rapidement. Puisqu’il est le Parti qui accorde l’investiture à ses militants candidats à l’élection présidentielle, aux sénatoriales, aux législatives, aux régionales et aux municipales, il est comptable de fait de leurs performances ou de leurs contre-performances. Autant il a le droit de revendiquer et de tirer profit des résultats globaux de tous ces élus lorsqu’ils sont positifs, autant il doit se sentir interpellé et responsable en cas d’insuccès ou de performances mitigées. Responsable mais pas coupable. Chacun doit bien faire son travail. En fin d’année dernière, lors de sa descente dans certaines régions, le secrétaire général du Comité central a introduit dans les critères d’évaluation et de notation des responsables locaux du parti la notion de performance politique. Il est temps qu’elle s’applique avec effet éliminatoire aussi bien aux ministres, aux magistrats municipaux, aux présidents des conseils régionaux et à tous les élus du parti, y compris, pourquoi pas, les Directeurs généraux des entreprises parapubliques ou des établissements publics. La victoire sera collective ou ne sera pas.
L’éditorial du Journal L’Action 1442 du mercredi 22/11/2023
Par Christophe Mien Zok
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