Cameroun/Discours de Fin d’année : crises socio-sécuritaires, Paul Biya entre chicotte et carotte !
Dans son adresse à la Nation le 31 Décembre dernier, Paul Biya a choisi un nouveau registre en ce qui concerne la question de la nébuleuse OTS et les irrédentistes terroristes des régions du Nord-Ouest et du sud-Ouest.
Discours très attendu par l’immense majorité des camerounais du terroir et de la diaspora, Paul Biya Président Camerounais n’aura pas dérobé à la tradition. Il est 20h, heure locale quand le maitre des horloges camerounais, prend la parole au palais de l’Unité diffusé sur tous les médias classiques locaux ainsi que les plateformes cybernétiques du pays. Le temps s’était arrêté durant une cinquantaine de minutes, bilan et perspectives oblige. Paul Biya passera donc en revue la vie politique, socio-économique, diplomatique, sécuritaire sportif et culturel du pays. Entre avancées, difficultés, espoirs et craintes chacun a pu se faire une idée de ce qu’aura été l’an 2023 et jeté un regard sur ce que pourrait être l’an 2024.
Au rang des pans socio-économiques et sécuritaires, Paul Biya s’est voulu méthodique à l’égard de la décrispation de certaines crises sociales vécues l’an dernier à l’exemple de la grève des enseignants « Permettez-moi à présent de dire quelques mots sur le secteur de l’éducation nationale. Malgré les efforts du Gouvernement, la sérénité n’y est en effet pas complètement revenue. Pourtant, des efforts méritoires ont, de l’avis même des concernés, été consentis par le Gouvernement à cet égard. En dehors des nombreuses mesures de divers ordres qui ont été prises par les administrations concernées, plus de 72 milliards de francs CFA ont été débloqués en 2023 pour prendre en charge les dépenses y afférentes. Une provision complémentaire de 102 milliards de francs CFA a également été constituée dans le budget de l’Etat, au titre de l’exercice 2024, afin d’apurer les dépenses résiduelles. » Paul Biya, le 31 Décembre 2023. Il est dès lors clair que pour cette année les Enseignants verront leur problème vigoureusement pris en charge et jugulés. Ceci étant, Paul Biya sait aussi qu’une franche des Enseignants visiblement en carence de vocation et selon toute vraisemblance manipulés par des individus aux visées lugubres ont tenté de prendre en otage l’éducation des jeunes apprenants. Il s’est voulu ferme à leur égard « Il sera dès lors difficilement admissible que l’éducation de nos enfants continue d’être prise en otage par une frange d’enseignants, dont les motivations réelles semblent s’écarter des objectifs affichés. Je voudrais être clair à cet égard. Autant je suis soucieux de voir les enseignants bénéficier des conditions appropriées pour l’exercice de leur noble métier, autant je suis intransigeant pour le respect du droit à l’éducation de notre jeunesse. Des mesures fermes vont à cet égard être prises pour veiller à ce que nos enfants ne se retrouvent pas victimes d’une éducation au rabais. Un dialogue constructif se poursuivra par ailleurs avec les syndicats reconnus, pour progresser sereinement vers la prise en compte des aspirations et des préoccupations des enseignants » ceci vient donc signer la fin de la récréation de OTS.
Il a gardé le même ton concernant ceux des sécessionnistes qui continuent de semer mort et désolation dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest. S’indignant à son tour des horreurs de Manfé, il a tenu cette fois encore à mettre ces terroristes et vulgaires criminels devant leur responsabilité « Je réitère à l’endroit des groupes armés mon appel à déposer les armes et à rejoindre les centres de désarmement, de démobilisation et de réintégration. Je note avec satisfaction, qu’un nombre croissant de ces combattants, a effectivement répondu à cet appel ces dernières semaines. Quant à ceux qui persistent dans la voie criminelle, qu’il s’agisse du terrorisme ou du grand banditisme, le sort qui les attend n’est pas enviable. » Mais il s’est félicité des avancées sur la voie du retour progressif de la paix dans ces régions ceci grâce à la bravoure des forces de défense et de sécurité mais aussi grâce à la collaboration des populations. Le terrain ne dément pas cette position car la reconstruction est en marche. Bon à savoir le maitre d’œuvre de cette reconstruction est le PNUD Paul Biya ne fait pas les choses dans la dentèle quand il s’agit de la vie des camerounais.
Simon Metsengue