Afrique de l’Ouest/Finance : Vers une fin tourmentée du FCFA et de l’UEMOA
L’Etat de Côte d’Ivoire va payer cumulativement les salaires de Janvier et de Février 2024 aux fonctionnaires ivoiriens pour faire face au choc lié à la sortie groupée du FASO, Mali et Niger du FCFA et de l’UEMOA imminente. Que restera-t-il donc de l’Union et que pèsera encore le CFA XOF.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont depuis le 16 Septembre 2023 mis en place un processus de création d’une Union économique et monétaire dans le cadre de l’ Alliance des Etats du SAHEL-AES avec pour objectif d’« échanger et créer une synergie d’actions entre les pays membres sur l’accélération du processus d’intégration économique et financière au sein de l’Alliance ». Les trois pays ont en commun au moins deux choses en commun outre le fait d’appartenir à la même sous-région et d’avoir en partage le FCFA, ils sont dirigés par des juntes et ont tous mis fin aux bases militaires françaises. Cette démarche est motivée par le fait que la plupart des pays sont sous le coup des sanctions économiques sous –régionales et internationales. C’est ainsi que pour lutter efficacement contre ces actions, ont choisi de se mettre ensemble.
Depuis le lancement du processus, les experts des 3 pays ont multiplié des rencontres dans le but d’évaluer les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qui se présentent à l’Alliance. Pour ce faire, ils ont soumis leurs propositions aux ministres des finances des trois pays qui ont tenu à Bamako leur première réunion, le samedi 25 novembre, exclusivement relative au développement économique des Etats de cette nouvelle organisation. Pour faire face aux différents chocs sur le plan du financement et l’intégration économique, les ministres des finances de ces Etats ont prévoient de mettre en place un fonds de stabilisation et la création d’une banque d’investissement de l’AES d’où plus globalement une mise en place d’une union économique et monétaire. Ce qui ne sauraient donner une chance à l’existence du FCFA et cela crée donc de grosses incertitudes sur l’avenir de l’UEMOA. Les 3 pays pèsent plus de 20% du poids économique de l’UEMOA et ont une position géostatique assez importante pour fragiliser l’UEMOA.
Les effets du processus de naissance de AES commencent à se faire ressentir du côté des voisins de l’Union en gestation. Une note du ministre Ivoirien des finances annonce le paiement des salaires cumulatifs aux fonctionnaires et autres contractuels ivoiriens qui selon plusieurs sources est une mesure conservatoire pour faire face au choc qui pourrait survenir dans l’urgence d’une sortie groupée des trois pays fondateurs de l’union AES. L’UEMOA avec la sortie des 3 trois ne comptera plus que 5 pays réduisant alors l’influence de cette communauté. Du côté de la CEMAC qui mène ses réformes en douce et de façon plus discrète pourrait aussi dans un très proche avenir mettre un terme à cet esclavage monétaire qui dure depuis l’époque coloniale. Le FCFA vit ses derniers moments en Afrique car l’heure est à l’émancipation
Simon Metsengue
