Cameroun/ Economie : Exportation de l’Energie électrique, Biya devait il en parler ?
Les délestages font florès dans les ménages et pourtant le Président Paul Biya, Projetait le 31 Décembre 2023 en perspective que son pays sera exportateur dans un proche avenir. Les difficultés du moment peuvent t’elles faucher une réalité future ?
Les Camerounais soufflent le chaud et le froid avec les délestages dans tout le pays lié à la baisse drastique de la production d’électricité dans certains barrages du pays. Notamment le Barrage de Memvele sur le fleuve Ntem qui produit moins de 30% de sa capacité optimale. Cette chute est la conséquence de la saison sèche qui sévit dans la partie méridionale du pays. Pour éviter cela à l’avenir, le gouvernement projette lancer dans les prochains mois le barrage de retenu d’eau sur le Ntem pour réguler le lit tout entier afin de rentabiliser le dit fleuve. Cette démarche avait déjà faite sur la Sanaga, le barrage de Lom Pangar à l’EST Cameroun qui a stabilisé le lit du fleuve et optimisé la production énergétique des barrages batis sur la Sanaga à savoir Song Lulu , Edea et maintenant Nachtigal. Cela a porté la production énergétique du pays à près de 1800 MGWTS portant le ratio à plus de 65% le taux électrification globale du pays. Avec la mise en service fin 2024 du barrage de Natchigal qui commence au mois de Mars d’injecter ses 60 premiers Mgwats sur 420, le pays portera son taux d’électrification à 95%. Mais pour que cela soit optimale toute l’année il va falloir livrer aussi le barrage de retenu d’eau de Memvele II.
Et l’exportation alors ?
La demande en électricité actuelle du pays avoisine 1400 MW, pour une offre de près de 1150 de MW. Soit un déficit d’environ 250 MW. La croissance de la demande est estimée à 7,5%/an. Ce qui précède montre qu’en 2024 avec la mise en service totale du barrage de Natchigal, le pays n’aura plus qu’en déficit de 5%. Le chef de l’Etat camerounais lors de son adresse à la Nation en fin d’année a tenu à prévoir l’exportation de l’Energie électrique à terme « Plusieurs autres projets d’ouvrages hydroélectriques sont également envisagés ou en train d’être lancés. Il s’agit notamment des barrages de Kikot, de Minkouma, de Grand Eweng et de Bini à Warak. A terme, la capacité installée de tous ces ouvrages va assurer à notre pays, l’autosuffisance en matière d’énergie électrique. Elle nous fera, en plus, accéder au statut envié de pays exportateur d’électricité. » Ces projections évoquent la mise en place de plusieurs barrages : KIKOT 500 Mw à 60 km de la région du Nord-Ouest sur la Sanaga, celui de Minkouma 300 Mw sur la Sanaga dont le lancement est prévu en juin 2026; grand EWENG sur la sanaga 810 MW lancement dans les prochains mois ; Bini à Warak sur la Bénoué Fleuve qui devra aussi nécessiter un barrage de régulation ou de retenue d’eau. Tout ceci, se paufine pour atteindre l’objectif de production de 5000 MW à l’aube de 2030. Cette projection sera largement favorable à l’exportation de l’énergie vers les pays voisins. La parole d’un Chef de l’Etat de la pointure de Paul Biya ne saurait susciter des doutes tant dans l’effectivité que dans l’opportunité. S’il est vrai que les délestages du moment mettent les populations en difficulté, il est tout de même claire que cet état de choses ne saurait durer.
Simon Metsengue