Cameroun : le Moindre Mal
Le Ministre Paul Atanga NJI a effectué une visite d’apaisement au site de création du Parc Ma Mbed Mbed dans le Mayo Kani ce 12 Février 2025. Pourquoi vouloir combattre un bien inestimable ?
Les populations de la Localité de Kourdi , arrondissement de Guidiguis dans le Mayo Kani, Région de l’ Extrême Nord ont manifesté leur colère il y a quelques jours au sujet de la création du Parc Ma Mbed Mbed . Selon ces populations, les autorités n’ont pas pris en compte leurs interets . En 2020 , Le gouvernement camerounais a rendu public un décret portant création du Parc de “Ma Mbed Mbed”, qui s’étend sur une superficie de plus de 12 708 hectares dans la localité de Kourdi à l’ Extrême Nord Cameroun. Le Projet datant des années 1960 et à cette époque seuls 2 villages existaient . Avec le temps , plusieurs populations de sont installées . Le Décret du 07 Janvier 2020 du Premier Ministre Camerounais John Ngute etait donc vu comme une menace pour la quiétude des populations locales qui voient la cohabitation avec les pachydermes comme une grave menace . Pourtant cette zone selon le gouvernement est un corridor de transhumance de ces espèces protégées. En clair qu’il s’agit d’un corridor qui va relier la réserve faunique des éléphants de Binder et Léré au Tchad à celle de Kalfou dans le département du Mayo-Danay.
*Importance environnementale du Parc National de Ma Mbed Mbed*
L’établissement du parc national Ma Mbed Mbed devra contribuer à l’éducation, à l’environnement et au développement durable ainsi qu’au respect de la nature. Il participe à des programmes de formation, d’accueil du public, de sensibilisation à l’environnement, de formation des acteurs du territoire. Pour y arriver le gouvernement doit respecter le cahier de charge de sa création qui consacre le recasement des populations, la création des points d’adduction d’eau, la régulation de la chasse et la mise en place des eco gardes pour garantir la protection des populations riveraines et d’éviter les agressions des populations par ces grands animaux.
*Impact sécuritaire*
Mais au delà de ces aspects environnementaux, ce parc National constitué de vastes et etendus de pâturages, située dans le département du Mayo Kani limitrophe au Tchad a aussi rôle sécuritaire et stratégique . En effet les parcs bénéficiant d’une protection particulières sur le plan national et international ont donc l’ avantage d’ être des zones d’ alerte. Qui permettent au système sécuritaire de se prémunir des intrusions des bandes armées et terroristes. Et la région du bassin du lac Tchad est reconnue comme étant très sensible avec des pays comme le Soudan en pleine crise ainsi les pays comme la Libye , limitrophes au Tchad et donc la circulation des armes et des trafics de toutes sortes sont légions . Ce parc pourrait alors jouer le rôle de fusible au système de défense Camerounais. L ‘ on se souvient que les premiers signaux des intrusions terroristes de Boko Haram sont arrivés du Parc de Boubadjida à 400 Km de Waza dans le département du Mayo Sava , Région de l’ Extrême Nord et limitrophe avec le Nord Est du Nigeria en 2012. Cela a permis aux forces de défense et de sécurité du Cameroun de Prendre la pleine mesure de la menace . Et donc le décret du Premier Ministre ne saurait être pris à la légère par certains hommes politiques irresponsables qui en font de ce sujet moyen de propagande politicienne sans bien mesurer la portée de leurs actes . Les populations de ces localités seront exposées sans ce parc à des menaces terroristes qui peuvent être très dommageables pour le pays. Ils doivent savoir que la cohabitation dans cette localité en bonne intelligence avec ces grands animaux est le moindre mal comparé aux risques qu’ils en courent avec son absence surtout que le Tchad a perdu la surveillance de son territoire par base militaire Française qui lui servait de bouclier . Si le Cameroun garde espoir que le Tchad a les moyens de mieux protéger son territoire, le Cameroun doit prendre toutes les dispositions pour que ses populations et son territoire soit bien sécurisé. Les Populations doivent revenir à de meilleurs sentiments et l’Etat doit leur assurer en conséquence des garanties de protection et d’épanouissement.
Simon Metsengue
