
Cameroun : Dans l’étau des « Structures du péché » Républicain !
La lettre pastorale des évêques du Cameroun en rapport avec les élections de cette année 2025 en circulation depuis ce début du mois d’Avril au sein de l’opinion suscite beaucoup d’interrogations. Qu’est ce qui peut autoriser une telle intrusion sur la scène politique d’une association religieuse dans le contexte électoral qui est celui du Cameroun ?
« Chaque homme, Chaque femme qui doit prendre possession d’un service à gouverner doit se poser ces deux questions : Est-ce que j’aime mon peuple pour mieux le servir ? suis-je humble et suis-je à l’écoute d’opinions autres que les miennes pour choisir le meilleur chemin ?. De ladite homélie se dégagent ainsi les qualités suivantes de quiconque désire gouverner notre pays : » est l’introduction d’une litanie de critères pour une bon dirigeant du Cameroun vu du Clergé Catholique Romain publié par les évêques le 28 Mars 2025 intitulée « Lettre Pastorale des évêques à l’Occasion de l’élection Présidentielle et des élections régionales de 2025 au Cameroun ». en 38 points le Clergé Catholique a pu dresser le portrait du meilleur profil à la candidature du Président de la République au Cameroun dès Octobre 2025. Dans les Etats-majors des prétendants à l’investiture, les voix s’élèvent pour faire épouser le profil à celui de leur candidat. Du côté d’une certaine opinion, les critiques fusent contre le Candidat du RDPC et actuel Président Camerounais Paul Biya. Et certains qui de dire « l’Eglise Catholique du Cameroun a lâché Paul Biya » Ce qui conforte d’avantage certains prétendants de l’opposition qui multiplient des opérations de charme auprès des populations dans certaines localités à grand renfort de publicité.
L’Eglise Catholique peut-elle lâcher Paul Biya ?
Paul Biya, Ancien séminariste est un pur produit du Clergé Catholique. Il a été encadré depuis sa tendre enfance par le Clergé jusque dans la poursuite de ses études supérieures. Personne de l’entourage de Mvondo Assam catéchiste et père de Paul Biya n’aurait jamais imaginé que l’Homme du 06 Novembre ne finirait pas prêtre. Personne. Ceci étant, depuis les années 1990, le Clergé Catholique a toujours été très critique à l’endroit du Renouveau mais cela n’a jamais empêché le peuple Camerounais souverain et maitre de son destin de renouveler à chaque fois sa confiance à celui par qui le Changement est arrivé pour avoir un Cameroun Moderne qui se hisse fièrement au cœur du Golfe de Guinée et confiant en son avenir. Et pour cause, le peuple Camerounais a toujours su faire le distinguo entre la mission pastorale de l’église comme guide de la foi et de la vie spirituelle d’un côté et les missions des partis politiques qui sont par excellence les structures de la gestion de la cité Et donc les mieux aguerris à conduire les affaires de la République alors que l’église s’exerce dans la formation spirituelle et morale du citoyen.
Les Dangers de la consigne de vote du clergé Catholique
C’est ainsi que les Républiques partout dans le monde fonctionnent pour la paix et la cohésion sociale avec pour mission la poursuite harmonieuse du développement du pays. C’est pour ce faire qu’en Italie Pays Abritant le Vatican ou le St Siège, en France ou en Allemagne pays fortement catholique, l’on ne saurait accepter la déclinaison politique de la Conférence épiscopale Nationale du Cameroun dans sa sortie du 28 Mars 2025. Il n’est pas du ressort d’une association Religieuse dans un Etat laïc abritant plusieurs autres obédiences du même registre de dresser des profils de candidats à une compétition politique. Au risque d’en avoir pour chaque obédience un profil ou une consigne qui pourrait être contradictoire les unes les autres. Cette démarche risquerait créer des conflits interreligieux inutiles dans un pays où la vingtaine d’obédiences religieuses exercent en bonne intelligence dans l’encadrement du peuple de Dieu sous les bons auspices de l’Etat. .
La Politique, dangereuse pour la soutane
C’est donc une intrusion dangereuse du Clergé catholique qui vise certainement à fanatiser l’opinion, plutôt qu’à garantir son indépendance comme le veut la constitution et la loi qui consacrent la liberté et l’indépendance du citoyen à accomplir son devoir ou son droit qui est celui du choix de ses représentants. Surtout que les pratiques de la Sainte église catholique ont toujours été aux antipodes de celles de la République. Là où l’église parle de Dogme, la République parle de liberté d’expression et dialogue sociale. L’église parle de l’infaibilité du pape, en République, le Chef de l’Etat est sujet à des critiques qu’il ne saurait interdire. Et donc, au risque que l’Eglise Catholique se soit elle-même otage des « Structures du Péché » cette fois en République et convoquant le sens donné par le Pape Jean-Paul II dans Sollicitudo rei socialis (SRS 36) : « Les péchés donnent naissance à des situations et à des institutions sociales qui sont contraires à la bonté divine » si les églises sont donc les œuvres de Dieu combien de fois la République du Cameroun qui les abrite.
Simon Metsengue