Cameroun/ Résolution du Parlement Européen : irrecevable !

Cameroun/ Résolution du Parlement Européen : irrecevable !

L’UE demande la libération de certains journalistes aux arrêts pour des délits de droit commun au Cameroun. Qu’est ce qui peut justifier une telle sortie ?

Les députés Européens ont sorti un communiqué de presse le 03 Avril 2025 demandant la libération « immédiate et inconditionnelle » d’Amadou Vamoulké, Kingsley Fomunyuy Njoka, Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad. Une résolution à cet effet a été votée au parlement européen par main levée. Cette démarche des parlementaires Européens se fonde sur le règlement européen sur la liberté des médias, en vigueur depuis Mai 2024 dans laquelle l’Union Européenne affirme sa volonté de renforcer et de protéger l’indépendance éditoriale et le pluralisme de tous les médias, résolution qui vient renforcer la batterie de mesures appliquée au sein des pays membres de l’UE visant à protéger la liberté et l’indépendance des médias ainsi que des hommes de médias. C’est donc en scrutant ce sujet dans le monde que le parlement Européen a épinglé le Cameroun, l’Iran et le Belarus comme étant des pays en proie à « la violation systématique des droits des journalistes ». Pour ce qui est du Cameroun, les Euro députés ont demandé que les journalistes Amadou Vamoulké, Kingsley Fomunyuy Njoka, Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad soient remis en liberté.

Un journaliste a-t-il l’immunité au Cameroun ?   

Seulement les 5 journalistes camerounais concernés par la Résolution du parlement Européen sont en détention pour des affaires de droit commun qui ne sont pas liées à l’exercice de la pratique du métier de Journaliste :   Amadou Vamoulké Général de la CRTV (2005-2016) a été condamné le 28 août 2024 à 20 ans de prison pour détournement de fonds publics. Kingsley Fomunyuy Njoka, ancien journaliste de Magic Fm, condamné à 10 ans de prison en 2024 pour « complicité de terrorisme ». Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad ont été condamné à 15 ans de prison chacun « coupable d’actes de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution et insurrection » en 2018, entre autres. Et donc, un Etat qui a pour mission la promotion de la justice sociale et garant de la sécurité des citoyens ne saurait se permettre de mettre en liberté des citoyens en indélicatesse avec la sécurité de l’Etat ou avec la fortune publique. Plusieurs personnes citées par cette résolution sont impliquées dans la crise sécuritaire des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.  Cette crise a déjà causé plus de 6000 morts depuis 2016. Il en est de même pour les détournements publics qui continuent à mettre financièrement en difficulté le développement du pays.

La paille et la poutre

Et donc le Cameroun ne saurait se permettre d’accéder à une telle exigence. Ce serait alors son instrument d’arbitrage des conflits et d’épuration des comportements interdits qu’est la justice qui en serait affaibli. L’UE même ne saurait l’accepter. En Belgique en 2013 Philippe Servaty Journaliste avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour   «débauche ou prostitution de mineur”, “traitement dégradant” et “exposition et distribution d’images pornographiques”. Bart Aerts avait été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour des faits commis dans l’exercice de sa profession en 2021. Poivre d’Arvor présentateur vedette de TF1 licencié pour des accusations de Viol en 2021 en France. Il y en a de centaines d’affaires comme cela dans l’UE où la compétence du parlement européen est requise et pourtant pour ces nombreuses affaires où les journalistes étaient impliqués mais l’auguste chambre européenne était restée muette. À juste titre, le Parlement Européen gagnerait à enlever d’abord la poutre dans son œil ainsi elle verra clair pour enlever la paille qui est dans l’œil du Cameroun.

Simon Metsengue  

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