
Nom de Baptême / AN: Pourquoi “Palais de Verre Paul Biya ?”
Le nouveau siège de l’ Assemblée Nationale du Cameroun portera dès ce 25 Avril , le nom de” Palais de Verre Paul Biya.” Qu’est ce qui justifie un tel Choix ?
Le nouveau siège de l’ Assemblée Nationale du Cameroun sera baptisé ce vendredi 25 Avril 2025 “Palais de Verre Paul Biya”. C’est le fruit de volonté de la majorité des parlementaires de cette 10ème mandature . Il est une chose en politique rien ne fait l’unanimité. Ceci étant loin des considérations partisanes , les unes différentes des autres , ce nom de baptême combine objectivité et pertinence .
Ce nouveau siège d’un coût global de 50 milliards de FCFA est le fruit de la coopération Sino- Camerounaise. C’ est un don sans contrepartie. Il est la conséquence de l’excellente coopération entre la Chine et le Cameroun dont Paul Biya est le principal artificier . Tout d’abord Quand Paul Biya prend le pouvoir en 1982 , le Cameroun a pratiquement un tuteur qui est la France ayant plus de 50% des parts de marché au Cameroun. Le multilatéralisme était embryonnaire. Paul Biya ne veut pas continuer sur cette voie. Il annonce ses couleurs quand il déclare en 1986 ” le Cameroun n’est la chasse gardée d’aucune puissance étrangère”. Dès 1987 , avec le changement de paradigme économique et la mise sur orbite du Libéralisme communautaire, le pays de Paul Biya va peu-à peu abandonner le tutorat pour s’inscrire dans une logique de multilatéralisme et de diversification des partenariats. Cette démarche a pu attirer plusieurs pays autres que la France qui a vu ses parts de marché dégringoler de plus de 50% à 9,6% en 2022. Ce constat amère a été fait le 27 Juillet 2022 par Emmanuel Macron au Palais de l’ Unité lors de la conférence conjointe avec le Président Paul Biya. Cette dégringolade est due à la concurrence que la stratégie Biya avait instauré. Cela a porté la Chine comme premier partenaire économique du Cameroun depuis 2013 . Cette performance a coïncidé avec la visite de 4 jours au Cameroun du Président Chinois Hu Jin Tao.
Sur un tout autre plan, le siège de l’ Assemblée Nationale est le siège par excellence de la démocratie du Cameroun. Là encore ,l’ on ne saurait parler de démocratie sans évoquer la lutte acharnée de l’ homme du 06 Novembre. Les observateurs avertis de la scène politique Camerounaise ne diraient pas le contraire. Quand Paul Biya accède au pouvoir le 06 Novembre 1982 , c’est de la volonté de son prédécesseur qui a fait de lui 1er ministre puis en juin 1979 , une loi fera du 1er Ministre, le successeur Constitutionnel. Et donc étant Premier Ministre à la démission de Ahmadou Ahidjo, il était celui qui selon la loi et la constitution devait en être le nouveau Président. Mais ce n’était pas démocratique, ce n’ était pas l’ émanation du peuple Camerounais souverain et maître de son destin. Paul Biya a trouvé utile de commencer à introduire la démocratie dans le parti Unique UNC de telle sorte qu’ à son dernier congrès, celui de 1983 , on a assisté à de multiples candidatures pour un même poste à pourvoir. En 1985 et le 24 Mars il a transformé l’ Unc qui avait rempli sa mission en RDPC qui devait dès lors être le laboratoire de la démocratie Camerounaise. L’ on se souvient des élections pour la présidence de la section RDPC Mezam entre John FRU Ndi et Simon Achidi Achu qui a vu la victoire de l’ ancien Premier Ministre. Et donc de ce laboratoire, Paul Biya a ouvert cette nouvelle vision de la vie politique à tout le pays de concert avec les dynamiques du monde dans les années 1990. Le Cameroun va donc non seulement faire son retour au multipartisme mais aussi connaîtra donc la démocratie qui cette fois consacrera désormais le peuple au centre de tout .
C’est donc fort de l’ orientation économique et politique que Paul Biya a impulsé depuis le début de son magistère quarantaine faisant de nombreuses retombées et fruits parmis lesquels le somptueux siège de l’ Assemblée Nationale qu’il est juste de faire de son nom, le nom de baptême du siège de l’ Assemblée Nationale. C’ est peu dire car il mérite d’avantage .
Simon Metsengue