
Présidentielle 2025 : la fin du FCFA , Que peut Paul Biya ?
Les questions économiques sont au cœur de la campagne électorale qui va s’ouvrir sous peu au Cameroun. Entre autres, la question du FCFA. Que pense réellement Paul Biya ?
Le peuple Camerounais ira aux urnes le 12 Octobre prochain pour élire un Nouveau Président à la tête du pays pour les 7 prochaines années. 12 Candidats sont en lice. Paul Biya est candidat à sa propre succession. Au sein des candidats de l’opposition, les coalitions sont évoquées. Ils pensent à un candidat unique pour battre Paul Biya et satisfaire ceux qui veulent voir un autre visage au pouvoir. Pour ceux –ci, ce sera un signe de démocratie. Ils s’y attellent avec des scoops. Pour l’UNDP, le retour de la dépouille de l’ancien Président camerounais au bercail et la réduction du mandat présidentiel à 5 ans sera la solution pour atteindre l’émergence. Pour le PCRN de Cabral Libii , il sera question de décréter le fédéralisme tribal et favoriser la concurrence entre les micro Etats tribaux. Le SDF n’est pas très loin de cette démarche même si pour lui il faut rentrer à un fédéralisme à 2 Etats Francophone et anglophone.
Et pourtant, le Cameroun, comme plusieurs pays utilisateurs du FCFA connaissent une véritable épée de Damoclès sur leur tête. Sanctionnée par des crises économiques décennales. Plusieurs dirigeants en fonction ou pas l’ont dit ouvertement. De Sékou Touré de Guinée Conakry à Idriss Déby Itno du Tchad en passant par Laurent Gbagbo de Cote d’Ivoire, le FCFA est une véritable sangsue contre les économies africaines. Comme les mouvements anti base militaires étrangères qui aujourd’hui ont fini par aboutir, les mouvements panafricains Anti Fcfa continuent de pousser ces pays à en sortir et ce malgré des théories dépassées de certains économistes de sous les tropiques.
Quand agir s’impose, parler c’est trahir. +
Dans le lot de ces Chefs d’Etats se sont identifiés 2 en Afrique : Mohammar Khadafi de regrettée mémoire de Libye et l’actuel Président Camerounais Paul Biya. En sommes, beaucoup de Camerounais en particulier et africains des 14 pays utilisateurs du FCFA se demandent pourquoi ces pays sont privés de la capacité de battre monnaie ? pourquoi doivent -il confisquer leurs jeunes économies à une monnaie étrangère adossée à une devise à parité fixe et à une convertibilité illimitée ? il y a encore quelques années, ce sujet était tabou dans ces pays. Mais avec les mouvements panafricains, les Etats africains ont commencé à en parler. Seul Yaoundé n’en a pas vraiment parlé. Car il est de coutume pour Paul Biya de parler peu pour réaliser beaucoup. Il n’est un secret pour personne que le Cameroun est le premier pays de ces 14 Etats à mettre un terme à des accords de défense qui en clair étaient des accords serviles en 2009. Cette démarche du Président Paul Biya s’est faite sans tambour ni trompette.
Pour ce qui est du FCFA, Paul Biya, conscient que sortir seul du FCFA serait une catastrophe a convaincu les 6 pays de la CEMAC de se rallier au Grand groupe de la CEEAC pour une fusion des deux communautés sous régionales qui de fait, condamne à mort le FCFA et va voir émerger une Monnaie sous régionale afro-africaine. C’est ainsi que les dirigeants de ces 11 pays d’États d’Afrique centrale ont adopté ce principe de fusion lors d’un sommet à Yaoundé en août 2022. À date, le projet de Traité constitutif de la nouvelle Communauté Économique Régionale est déjà validé par le Conseil des Ministres ; cette instance a déjà aussi validé les autres textes juridiques régissant les Organes et Institutions de la nouvelle Communauté Économique Régionale : Du plan de transition du passage de la CEEAC et de la CEMAC vers la nouvelle Communauté Économique Régionale en Afrique Centrale : des projets de Conventions régissant ; le Parlement communautaire ; la Cour de justice, des droits de l’homme et la Cour des Comptes. Il s’agit aussi des projets de Protocoles régissant la Haute Autorité Monétaire de l’Afrique Centrale et la Haute Autorité des Marchés financiers de l’Afrique Centrale ainsi que du projet de Cadre organique de la nouvelle Communauté Économique Régionale. Tout ceci est piloté par Paul Biya, Président de la rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique Centrale. Un sommet de très grande importance devait avoir lieu le 18 Juillet dernier au Cameroun, mais à cause des élections, celui-ci a été avorté. A ce jour, le projet affiche 54% de réalisation. Paul Biya a besoin de la légitimité de son peuple pour franchir la dernière ligne droite. Mais cela ne dépend que du Peuple Camerounais et rien que de lui seul.
Simon Metsengue