Chômage : quand les réseaux et l’ expérience tuent l’emploi !
Lors du discours de prestation de serment le Président Paul Biya s’est attaqué à la question de l’emploi jeune dans le secteur privé. Qu’est ce qui fait problème ?
“J’envisage de mettre en œuvre, dès les premiers mois de ce septennat, un plan spécial de promotion de l’emploi des jeunes, dont les axes principaux seront les suivants :
Premièrement, la mise en place de facilités administratives
et fiscales pour les entreprises privées avec en contrepartie,
l’obligation pour celles-ci, de recruter les jeunes..” Paul Biya le 06 Novembre 2025 . Il se dégage dans ces propos du Président de la République la difficulté actuelle pour les jeunes de trouver un emploi décent dans les centaines de milliers d’entreprises privées qui existent dans le microcosme économique Camerounais. Plusieurs raisons militent en faveur de cette situation.
Entre autres , le décalage entre la formation et les besoins du marché, le manque d’expérience, l’ l’insuffisance de compétences professionnelles et l’accès limité aux offres d’emploi en dehors des facteurs qui incluent un système éducatif souvent inadéquat, un marché du travail saturé et un recours fréquent aux réseaux de recommandation plutôt qu’au mérite.
Parmi ces raisons, celles qui reviennent le plus sont : le manque d’expérience professionnelle, la primauté des réseaux communautaires , initiatiques ou encore les recommandations. Les jeunes au Cameroun sont de plus en plus confrontés à ces difficultés quasi insurmontables. Sortis d’une école de formation avec des résultats très encourageants, Ils sont des centaines de milliers à être stoppés net dans leurs élans de se lancer dans une carrière professionnelle. Leurs dossiers sont systématiquement rejetés pour manque d’expérience professionnelle; parce qu’ils n’ appartiennent pas à la même tribu que le promoteur ou alors aux croyances religieuses ou initiatiques que le patron. Ils souffrent en silence et voient le temps passer , ils gagnent en âge mais pas en expérience. Pour les plus chanceux qui ont des parents pouvant les héberger advitam eternam , ils vont tout simplement se livrer à l’ alcool pour diluer leur frustration. Les plus courageux vont se lancer dans les petits métiers. D’ autres vont sombrer dans le vice et les activités immorales .
Le Président Paul Biya l’ a bien compris. Il a décidé de mettre un accent plus accrue sur le secteur privé afin de sécuriser les emplois jeunes de ce côté. Mais, il est le sommet du niveau stratégique. Cette opération devra nécessiter sur le plan opérationnel un savant dosage des ressources humaines intègres à la moralité irréprochable, surtout dévouée à la tâche et attachée au bon rendement . C’est là, toute la délicatesse pour la réussite de ce projet présidentiel ambitieux et salvateur pour la jeunesse. Nul doute que si ce projet est bien implémenté il diluera substantiellement les frustrations de centaines de milliers de jeunes. Les sociétés d’États ne doivent pas être en reste. Car un jeune frustré est une nation en larmes .
Simon Metsengue
