
Cameroun/Bilans 2024 : CTDs, petits poucets aux dents longues !
Au delà des débats autour du développement local , que retenir de l’implémentation de la Décentralisation cette année 2024 ?
Le Renouveau, depuis 1996 a fait de la Décentralisation le leadmotiv de son développement. Et pour cause , la déconcentration hyper présente dans les unités administratives du pays s’est avérée moins efficace en matière de promotion du développement local. Pour y remédier, le Régime RDPC a opté pour une décentralisation plus accentuée dans ces unités administratives. Si certains ont pu trouver des lenteurs dans son implantation effective , les avancées ont été très considérables tout d’ abord avec l’élaboration du code de la Décentralisation promulguée en 2019 ou encore avec les premières élections régionales de Décembre 2020 qui ont finalement mis sur orbite à côté des communes les Régions pour acter définitivement les outils de la décentralisation. Dès lors l’Etat Central devait donc procéder à la formation et au transfert des compétences et des ressources dans l’ultime but de promouvoir le développement dans les coins , même les plus reculés du pays . En 2024 ce processus a encore connu plusieurs avancés.
Outres les ressources propres issues de la collecte locale des taxes et autres pour ce qui est des communes même s’il est vrai que, de 2020 à cette année 2024 les ressources propres au niveau des regions étaient vraiment liminaires . Les communes , pour financer l’action publique locale ont recours à quatre grandes catégories de recettes et Par ordre d’importance, l’impôt local; les dotations et subventions de l’ État , l’emprunt et enfin les revenus issus du domaine et des services de la collectivité.
En 2024 , outre l’impôt local dont la taille varie selon qu’on se trouve dans une mairie de Ville ou rurale, la dotation et subventions de l’Etat se sont chiffreés à 262.9 milliards et donc 143.2 milliards ont été consacrés à l’ investissements. C’est à cette faveur que le Président Paul Biya a dû relever la dotation des régions qui passait cette année de 3 à 5 milliards en moyenne. Très remarquée cette année les appuis du FEICOM et du Fond routier à hauteur de 2 milliards par région en moyenne . Avec la promulgation de la fiscalité locale qui entre en vigueur dans l’exercice 2025 , les budgets moyens des Régions et des communes se trouveront encore plus conséquent à côté des transferts des ressources de l’ État qui devraient plus être accrues pour donner un coup d’accélérateur au développement local . La structuration du budget 2025 le décrit amplement avec plus de 33% consacré au budget d’investissement qui fera encore une part belle à la Décentralisation à côté de la mise en œuvre de la fiscalité locale pour plafonner les recettes et donner une importante impulsion à la Décentralisation .
Mais tout cela ne saurait être effectif sans la volonté et la détermination des acteurs de devoir aller au bout de leurs actions . Le peuple Camerounais est désormais très regardant et chacun des acteurs doit abandonner les discours pour l’ action car ici seul le développement intéresse désormais afin que les CTDS, considérées aujourd’hui comme des petits poucets du développement mais aux dents longues soient de véritables leviers du développement harmonieux du Cameroun .
Simon Metsengue