Cameroun/Drame de Mbankolo : entre vérité et flagellation sur ses origines
Les opérations de secours continuent de sortir les corps depuis la survenance du drame de Mbankolo dimanche 08 Octobre dernier. Si certains évoquent une cause naturelle du drame, une certaine opinion accuse un membre du gouvernement habitant de la localité d’en être le responsable. Qu’est ce qui justifie de telles allégations ?
Les opérations de secours pour les sinistrés et la recherche des disparus continuent sur le terrain du drame. Les corps continuent d’être découverts au fur et à mesure que les sapeurs pompiers avancent avec leurs opérations. Le bilan s’alourdit. Les déguerpissements volontaires des rescapés se font rapidement de telles sorte d’éviter une récidive. Le Chef de l’Etat Camerounais a mis à disposition le matériel et la logistique nécessaire pour le recasement immédiat des sinistrés tout d’abord à la maison du Parti de Nkomkana mais aussi au site de la foire de Tsinga. Ces sinistrés avoisinant les 200 personnes sont pris en charge par la commune de Yaoundé 2 avec le concours du soutien du Chef de l’Etat Paul Biya. « Pour les sinistrés, il était question de les recenser. Nous avons déjà recensé ceux qui ont subi la furie des eaux mais également ceux qui ont été appelés à déguerpir à suite de la survenance du drame. C’est environ 57 maisons en estimant 4 ou 5 personnes en moyenne par ménage………. Pour les premières actions ils bénéficient déjà des dons du couple Présidentiel c’est-à-dire, les denrées alimentaires, les produits de premières nécessités, les matelas et les couvres lits pour pouvoir déjà se mettre à l’abri… » Yannick Ayissi, Maire de Yaoundé 2.
Sur le terrain et sur le lieu du drame en jetant un coup d’œil sur flanc de la Colline jusqu’au sommet, une verdure rappelle les villages forestiers des régions du Centre, du Sud et Est Cameroun. Une fraicheur comme on aime la déguster en promenade en brousse au village. A la base de la colline, des maisons détruites par la fureur des eaux et certaines odeurs qui envahissent peu à peu les décombres. A certains endroits, les populations signalent un corps en début de putréfaction aux pompiers qui tournent et retournent progressivement les lieux à La recherche des corps. D’autres parts les populations rescapées retirent le nécessaire dans ce qui les servait d’abris pour permettre que la destruction de ces maisons construites sur ce site à risque se fasse le plus tôt possible.
Alors que certains sont sur le terrain et que la solidarité des camerounais une fois de plus se fait sentir autour des sinistrés et des disparus, voilà qu’une rumeur s’intensifie sur la toile et même dans certains médias soutenant la thèse d’un drame provoqué par un membre du gouvernement habitant le coin. Selon ceux-ci, il serait le propriétaire du lac dont la digue aurait cédé pour libérer les eaux ayant été fatale à cette population aujourd’hui sinistrée. Sur place, on a effectivement trouvé une retenue d’eau mais qui du témoignage des riverains et des Mvog Tsoungui Mballa famille autochtone de ces lieux, est un lac centenaire construit par les Allemands. Le lac a été construit à la source d’un ruisseau pour servir aux populations locales. Plusieurs activités de pêche et autres s’y déroulent depuis des lustres mais la surpopulation a certainement fait prendre de grosses rides à la digue qui a cédé avec les fortes et longues adverses du moment. Pendant que la flagellation d’un habitant du coin bat son plein dans les réseaux sociaux, les autorités traditionnelles de concert avec les élus du RDPC de la localité, le Clergé et force vives de la localité s’organisent pour exécuter dans les prochains jours le « tso » afin de purifier la zone et toutes les familles durement éprouvé mais aussi afin que plus jamais ça sur les flancs du mont Mbankolo.
Simon Metsengue
