Cameroun/drame de Mbankolo : les faits, au-delà de la manipulation !
Depuis le drame de Mbankolo, une certaine opinion mal intentionnée est montée au créneau via les réseaux sociaux et certains médias pour chercher les boucs émissaires alors qu’une thèse contraire sur le terrain commence à jaillir. Que dit cette thèse ? Et pourquoi Grégoire Owona ?
Le Cameroun sort peu à peu d’un drame ayant causé plusieurs dizaines de morts, provoquée par la rupture brusque d’une digue de retenue d’eau au quartier Mbankolo. Au lieu des faits, certains ont tôt fait de trouver comme comptable du drame, le Ministre Grégoire Owona . Qui selon ces vulgaires commères médiatiques est l’exploitant et le propriétaire du lac Nkoletam. Pour ceux-ci, les prétendus travaux piscicoles qu’il aurait fait sont à l’origine de la rupture de la digue ayant libéré la fureur des eaux du lac.
S’il est vrai que le Ministre n’est ni de près ou de loin responsable du dit drame parce que n’ayant jamais exploité le lac, étant allogène du dit quartier et dont la résidence est située à 2 voire 3 km du lieu du sinistre, il reste et demeure une question qui taraude l’esprit des uns et des autres : pourquoi le mêler à cette triste affaire ? La piste politique reste la plus plausible. Car sur les lieux, les riverains sont très étonnés qu’on incrimine quelqu’un qui est inconnu de leur milieu de vie et qu’on tente de protéger ceux qui selon eux en sont les ou le vrai coupable. En clair plusieurs témoignages pointent un doigt accusateur sur une élite du quartier ayant racheté un domicile très proche du lac et donc les travaux d’agrandissement ont dû boucher les issus de libération de l’eau de la digue. « Je suis ici depuis 2003 mais le lac existe depuis l’époque coloniale. En saison sèche, les gens venaient ici se ravitailler même depuis le quartier carrière. Nous avons vécu tout ce temps sans problème. Entre mon domicile et celui de mon ancien voisin adjudant-chef à la retraite se trouvait une servitude de 08 m de large qui donnait au lac par où toute la population passait pour aller s’approvisionner en eau ou autres ressources du lac. Ce voisin a vendu son domaine à l’actuel voisin et plus proche riverain du lac en 2012. Nous avons été surpris un matin de voir des engins qui ont cassé tout le talus, la servitude a été également accaparée et les terres ont été entassés sur la digue du lac bouchant ainsi les orifices de respiration et de libération de la digue » Felix, riverain du lac. Selon la thèse de ce riverain, l’eau et la boue s’accumulant depuis plusieurs années sans jamais se libérer comme cela était le cas avant 2012, a créé au fil du temps une énorme pression qui, dimanche dernier a fait voler en éclat la digue de construction allemande. Plusieurs autres témoignages convergent vers cette piste. Mais il reste et demeure une vérité implacable, le nom du Ministre Grégoire Owona est comme un cheveu dans la soupe.
Ceci étant, Le lac, selon le témoignage des riverains a été créé à l’époque coloniale. D’autres évoquent l’époque des allemands. L’étendue d’eau d’une centaine de mètres de circonférence et d’une vingtaine de mètres de profondeur crée à la base de la source de la rivière Mfoundi à l’aval duquel a été construit une digue de béton armé rocheux de plus 2 m d’épaisseurs et d’une hauteur de plus de 5 m est la propriété des autochtones de tribu Ewondo et de la grande famille Mvog Tsoungui Mballa qui y vivent depuis des lustres. Ce lac n’a jamais fait l’objet d’une quelconque cession à un tiers mais est un réservoir d’eau qui a toujours servi la communauté depuis l’époque coloniale jusqu’à date. Le Ministre Grégoire Owona habitant du quartier Mbankolo n’est pas riverain du lac et n’a été aperçu sur les lieux pour la première fois que le 11 Octobre dernier en matinée « Grégoire owona, depuis que nous vivons ici n’a jamais été aperçu dans ces lieux. Nous l’avons aperçu seulement ici hier matin quand il venait aussi s’enquérir du drame. Dont c’est la seule fois que Owona Grégoire a mis les pieds ici à Nkoletam.. » témoignage de Sylvie autochtone et une riveraine du Lac Nkoletam. Tout compte fait, les enquêtes qui sont en cours vont certainement déterminer les vraies origines du drame.
Simon Metsengue