Cameroun/ Meyo : vivre la Différence et non la Barbarie !
Meyo, petite localité du Sud Cameroun est le théâtre d’une vague d’indignation suite à des crimes répétitifs dans la localité. Les autochtones accusent les allogènes d’être à l’origine de ces crimes odieux. Comment préserver le vivre ensemble ?
Meyo ,dans le département de la Vallée du Ntem , Région du Sud vit depuis le 20 Février 2025 de violentes échauffourées entre autochtones et allogènes de la localité. Et pour cause la disparition tragique de deux natifs de la localité. Cette situation a amené les natifs de la localité à exiger le départ de tous leurs compatriotes venus d’autres régions du pays . Cette situation a déjà causé au moins deux morts , plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels.
La citoyenneté Camerounaise à travers ces exactions est remise en cause . Certains croient avoir droit de dire à d’autres de quitter les lieux à l’intérieur même du Cameroun. Et mettent leur menace à exécution en procédant à des exactions au prétexte de ces atrocités enregistrées dès le départ. Cette démarche traduit la fracture sociale entre les différentes composantes nationales qui forment le Cameroun.
Comment en est-on arrivé là ?
Le Cameroun souffre de sa démocratie et de ses libertés individuelles et collectives . Si celles-ci ont permis au pays de redonner la souveraineté au peuple Camerounais souverain et maître de son destin , elles ont aussi instauré des menaces à l’ expression du vivre ensemble. Et pour cause , Jamais au grand Jamais depuis les indépendances la Société Camerounaise n’ a autant été divisée. Et pour cause , certains dans leur désir démesuré de recherche effrénée du pouvoir véhiculent des doctrines de repli identitaire, d’élévation de certains et de rabaissement d’autres . Pour arriver à créer un seuil critique de contestation qu’ils peuvent contrôler afin d’établir un rapport de force politique. D’Octobre 2016 à ce jour , certains ont réussi à faire comprendre aux Camerounais des Régions du Nord Ouest et du Sud Ouest qu’ils étaient marginalisés par le pouvoir de Yaoundé pour les inciter plus tard à prendre les armes . Près d’une décennie plus tard plus de 6000 morts , 12 000 habitions détruits , le système éducatif et Sanitaire perturbé et les 2 régions économiquement sinistrées. Pour ramener le calme et retour progressif à la paix , l ‘ État a été obligé de faire plusieurs concessions et céder parfois à un certain chantage parfois au détriment des autres membres de la Nation.
Une Certaine opposition en a fait son projet de société . Malgré l’horreur Grandeur nature vécue par les populations autochtones des régions dites anglophones, ces nécrophiles politiques béatifiaient les exécutants et les commanditaires pour condamner l’Etat.
Les mêmes ont lancé une campagne de dénigrement systématique contre la tribu Bulu , qui selon eux étaient là tribu privilégiée ” Dites le; dites moi, au Sud, si pour être Bulu il faut passer un concours, dites moi quel concours alors, je vais le passer pour devenir moi aussi Bulu.” Maurice Kamto Octobre 2018 . D’autres personnages lui ont emboîté le pas en appelant carrément au génocide Bulu comme sulfureux personnages comme Patrice Nganang. D’autres intellectuels dans le cadre de la Décentralisation ont appelé les uns et les autres à rentrer chez eux . Toute cette communication ambiguë participe à diviser les camerounais qui ont plus besoin d’ accepter et de vivre leur différence tout en rejetant la barbarie qui peut survenir de la perversion de la mauvaise appréciation de la diversité culturelle du pays catalysée par certains acteurs sociaux et politiques véreux et dangereux.
L’ État doit prendre ses responsabilités.
Le pays peut continuer de laisser faire. La liberté d’expression ne saurait être le carburant des clivages sociales . Les parlementaires, les magistrats et tous les patriotes doivent se lever comme un seul homme et réduire à sa plus simple expression tous ceux et celles qui promeuvent cette tare dangereuse contre l’épanouissement du vivre ensemble et du manger ensemble . Le Cameroun qui compte rester maître de son destin ne peut l’ être que si toutes ses composantes sans exception se donnent la main pour pour accomplir cette mission historique et implacable.
Condoléances aux familles endeuillées, prompt rétablissement aux blessés et aux sinistrés exigence de protéger par les forces de sécurité de camerounais de Meyo indépendamment de leurs origines.
Simon Metsengue
