Cameroun : Plus jamais ça !
3 personnes ont trouvé la mort dans des conditions horribles à Souledé-Roua dans l’ Extrême Nord accusées par les populations d’être des Boko Haram. Pourquoi n’ ont ils pas bénéficié d’ une justice équitable ?
Le Dr Bello , le Dr Frédéric Mounsi et leur guide ont été assassinés le 06 Mars 2025 brûlés vifs par une population en furie qui les accusait d’être des Boko Haram . Ceux- ci ont été arrêtés puis ligotés enfin brûlés devant une foule rancunière. Le Mayo Tsanaga est le département au Cameroun ayant été les plus impacté par les affres de la secte terroriste Boko Haram. Et donc plus de 10.000 personnes ont été tuées, des villages incendiés , des centaines de troupeaux de bétail emportés et des cultures rasées par ces scélérats. Chose qui a rendu les populations de ce département en général et du village Souledé-Roua en particulier très rancunières contre ces terroristes d’un autre genre.
Ceci étant, ces chercheurs Camerounais avaient toutes les autorisations requises pour faire leur recherche en toute quiétude. Certaines sources font état de ce qu’ils auraient présenté celles-ci à l’ autorité préfectoral du coin ainsi qu’à l’ autorité traditionnelle . Mais cela n’aurait pas suffi pour les sortir du couloir de la mort dans lequel leurs compatriotes de ce village leur réservaient. Cette situation dramatique ne saurait être un simple accidentel mais une situation qui fait perdre au Cameroun tout entier deux personnes aux têtes bien faites . Deux titulaires d’un diplôme de thèse de Doctorat. Quelle perte pour leur famille nucléaire et leur famille scientifique qui perdent comme ça dès acteurs qui par leur recherche auraient pu participer à faire évoluer la Science dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations . C’est dur
Au delà de l’ enquête en cours pour déterminer ce qui s’ est réellement passé afin de punir sévèrement les coupables, il devient urgent de combattre le phénomène de justice populaire qui a cours au Cameroun et d’ avantage dans les zones rurales. Ce Jugement populaire et les sanctions prononcés par la foule plutôt que par les organes juridiques compétents a toujours été à tout point de vue infructueux et désastreux pour la paix sociale. Ces chercheurs ne sont pas les seuls, plusieurs Camerounais ont peri à cause de ce Phénomène dangereux. Le 14 octobre 2021, le gendarme Achille Rigobert Mvogo Bodo a été tué à la suite d’un lynchage populaire à Bamenda. Le 20 septembre 2024 au quartier Dougoï à Maroua un Camerounais trouvait la mort par ce meme phénomène. Plusieurs personnes subissent des sors similaires. Il devient donc urgent de traquer ce phénomène nocif qui met en péril des vies et des carrières. Cela passe par une justice plus active qui protège les plus vulnérables, juge les conflits et sanctionne les comportements interdits.
Condoléance aux familles nucléaires et scientifiques si durement éprouvées . Que les défunts reposent en paix et que justice soit faite .
Simon Metsengue
