Cameroun/politique : « hautes Instructions » à l’Autel Chantres du chaos
Les « Hautes instructions » divisent l’opinion depuis quelques temps. L’affaire MINSEP/FECAFOOT témoigne à suffisance de l’ampleur du problème.
Les « hautes instructions » expression consacrée, traduisant les orientations et instructions données par le président de République et régulièrement relayées par le Secrétariat Général de la Présidence subissent une cabale incompréhensible dans une certaine opinion au Cameroun. Les promoteurs de cette opinion accusent le Ministre d’Etat Secrétaire Général de la Présidence-Sgprc de diriger le pays en lieu et place du Président Paul Biya que le Peuple souverain et maitre de son destin a élu le 07 Octobre 2018 pour un mandat de 7 ans. Pour ceux-ci, le SGPRC donne des ordres et des instructions à toutes les administrations en utilisant l’expression « sur hautes instructions du Chef de l’Etat S.E Paul Biya » sans avoir eu l’aval de le faire par sa hiérarchie. D’autres sont allés même à évoquer la vacance à la tête du pays.
Alors que cette situation commençait à se diluer dans l’opinion, une autre affaire va relancer le débat : l’affaire baptisée MINSEP/FECAFOOT autour de la désignation d’un Staff technique des Lions Indomptables du Cameroun le 02 Avril 2024 lorsque le Ministre des Sports et de l’éducation Physique sur « Haute Instruction du Président de la République » va mettre à disposition de la FECAFOOT un Staff technique à la tête duquel a été nommé le belge Marc Brys en s’appuyant sur les dispositions de l’article 9 alinéas 2 de la convention de 2015 liant les parties. Il va donc naitre une tension entre la FECAFOOT et sa tutelle. L’affaire va désormais virer à la remise en question « des Hautes Instructions du Chef de l’Etat » parvenus au Secrétariat Général de la Présidence de la République. Il va vite se former deux camps. Les soutiens de la fronde de la FECAFOOT qui voient en Samuel Eto’o le libérateur « Contre les fausses les Hautes Instructions » et les soutiens du MINSEP qui ne sont pas forcément les soutiens de la personne Mouellè Kombi mais les défenseurs de la sacralité dogmatique de la parole présidentielle relayée par qui de droit. Cette situation est allée très loin dans la confusion amenant même un médias d’Etat à publier des informations non vérifiées assimilable à de la rumeur.
Cette affaire qui a commencé dans le sport est devenue un problème suffisamment nocif pour l’ordre républicain en ce qu’elle participe à la remise en question du fonctionnement normal de l’Etat de Droit. Les Hautes Instructions ne peuvent être remises en question que part une seule personne : celui qui incarne les institutions. Car Celui qui s’en sert actuellement le fait au nom de la délégation de signature et suivant les missions que lui confère cette fonction à savoir : être chargé des relations entre la Présidence de la République et le Gouvernement ; assurer outre, la liaison entre l’Exécutif et les différentes Institutions républicaines, notamment l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Constitutionnel, la Cour Suprême, le Conseil Economique et Social et le Contrôle Supérieur de l’Etat ou encore, assister le Président de la République dans l’accomplissement de sa mission consignées dans le Décret N°2011/412 du 09 décembre 2011 portant réorganisation de la Présidence de la République, Chapitre I.
Le Cameroun est un Etat Moderne qui a su au fil du temps affiner son fonctionnement. Le MINSEP et la FECAFFOOT ont un différend. Différend né de la gestion des Lions Indomptables, Propriété exclusive de l’Etat du Cameroun et confié à la FECAFOOT suivant le décret de 2014 et complété par la convention de 2015. S’il nait un problème qui ne saurait trouver une solution à l’amiable, cela ne saurait se résoudre sur les plateaux de télévision, de radio, sur les colonnes de la presse écrite ou encore dans les réseaux sociaux mais dans les tribunaux compétents. Pourtant depuis 3 mois les belligérants ont fermé les yeux sur cette voix tout simplement parce que le but n’est pas le bien-être des Lions indomptables du Cameroun mais plutôt parvenir à convaincre l’opinion d’une prétendue vacance au sommet de l’Etat ce qui amènerait le SGPRC à diriger le pays par « Hautes instructions ». Cette démarche n’est pas anodine, elle s’implémente dans un contexte de veille des échéances électorales, veille de la présidentielle. Pour les chantres du Chaos, le RDPC ne peut perdre les élections car ce parti est le mieux structuré et le plus crédible du pays et donc aucune alternance en dehors de ce parti n’est pas possible pour se faire, il faudrait plutôt provoquer une situation insurrectionnelle née d’une crise de confiance du peuple qui créerait le désordre et permettrait par des voies antidémocratiques l’arrivée d’un suppo des prébendiers internationaux à la tête du pays. Il devient alors clair qu’à partir du moment où le Président de la République n’a jamais démenti ouvertement les hautes instructions, toute personne s’inscrivant dans une démarche de remise en question de celles-ci est sans doute un promoteur du démantèlement de l’Etat de droit à ce titre doit être traité comme un ennemi de la République, avis donc à ces « apprentis sorciers »
Simon Metsengue