Cameroun/Production de Céréales : sortir de la dépendance !

Cameroun/Production de Céréales : sortir de la dépendance !

Le Maïs, le Blé , le riz et le Manioc Sont les plus consommés au Cameroun et sujet à des importations accrues pour un certain nombre. Quelle politique pour le Renouveau National afin de diluer ce phénomène de dépendance extérieure ?

 

La crise sanitaire internationale COVID 19 est venue depuis 2021 faire pression aux pouvoirs publics dans la production des céréales, très consommées au Cameroun. Les filières blés, maïs, manioc et riz ont donc connu dès lors une attention particulière. Pour ce qui est du riz , le pays a un besoin de 611 358 tonnes par an mais les importations dépassent 800.000 tonnes . Le Blé c’est plus de 900000 tonnes, le maïs un peu plus de 80.000 tonnes . et pour ce qui est du Manioc le pays n’ importe pas cette denrée.

Le Blé le pari de devenir le grenier d’ Afrique centrale d’,ici 2032

Le gouvernement camerounais a décidé de réduire sa dépendance en farine de blé depuis 2023 c’est ainsi que le pays a alloué 31 milliards de FCFA dont 10,3 milliards accordés à l’ IRAD pour la production des semences. Il a aussitôt mis en place des champs semenciers pour développer les variétés de blé adaptées au Cameroun. Moins de 2 ans après ,le pays produit déjà 12000 tonnes soit 1,3% de la demande nationale. Le rendement dans ce processus à l’ ha est de 25 Tonnes dans le département de la Menoua ou dans la région de l’ Adamaoua. Et ça continue. Le pays compte accélérer ce processus en intéressant davantage la jeunesse dans ce secteur. Car avant 2032, fort de son potentiel, le Cameroun compte devenir le grenier de blé d’ Afrique centrale. Cela passe donc par la maîtrise de toute la chaîne de production avec pour objectif premier s’affranchir des importations.

Le Riz le dernier pas pour l’ Autonomie !

Dans la filière riz et selon le document pour le développement économique et social élaboré par le gouvernement et un certain nombre d’ acteurs en 2024 , il ressort que la production locale de riz au Cameroun croit d’ année en année. En 2018 , le pays avait produit plus de 125000 tonnes de riz en 2019 , il était à 138.000 tonnes. Pour ce qui est de 2024 , sa production a atteint les 200 .000 tonnes selon le MINADER . Cela est dû aux efforts du gouvernement en matière d’import – substitution dans le but de diluer totalement la dépendance aux importations. Pour ce faire,le pays a investit depuis 2022 dans la réhabilitation des périmètres irrigués, l’aménagement de terres agricoles, notamment dans les bas-fonds et les plaines inondables. De plus les financements importants sont alloués pour l’aménagement de terres hydro-agricoles, dans le but d’accroître la production de riz.
Le pays envisage également d’introduire la riziculture autour des barrages hydroélectriques et de retenue d’ eau présents et en cours de construction. Paul Biya projette une production de 750.000 tonnes de riz en 2030 synonyme de Cameroun un pays exportateur du Riz .

Maïs, interdire les importations

D’ une production annuelle avoisinant les 2.7 millions de tonnes l’ an le Cameroun a une gestion assez complexe de sa production locale . Selon des sources crédibles le pays a exporté en 2023 un peu plus de 500000 tonnes vers les marchés de la CEMAC et en Afrique du Sud En revanche a importé plus de 60.000 tonnes . Un véritable contraste. Sa demande avoisine les 3 millions de tonnes.

Le Manioc au-delà de l’import substitution

Le Manioc est une Véritable manne pour le Cameroun. Cette denrée dont la production avoisine les 20 millions de tonnes l’ an et 10 ème producteur mondial, le pays est un exportateur très limité ceci étant , il suscite ces dernières années une importante particulière. En sommes, le manioc est susceptible de diluer les importations accrues de farine de blé . C’ est d’ailleurs pour ce faire que le pays a mis en route 150 unités de production de farine de manioc . À côté de celle existante déjà à Ngoulemakong depuis 2023 , dans le sud du pays et qui consomme 555 tonnes de manioc par mois , les localités d’Edéa et de Dibombari, dans la région du Littoral ; Muyuka, dans le Sud-Ouest ; et Obala, dans le Centre, abriteront des unités de transformation de manioc. Deux autres sites restent à identifier dans les régions du Sud et de l’Est du pays, pour ces mêmes investissements, qui seront réalisés dans le cadre du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma) au Cameroun, financé à hauteur de 50 milliards de francs Cfa par la Banque mondiale.

Les freins de la dynamique du Renouveau National

Le tabou colonial
Cette dynamique assez ambitieuse du Renouveau National rencontre comme premier frein , la mentalité d’ une bonne partie de la Jeunesse. Celle -ci est plus portée vers les métiers de l’ administration publique. Tous veulent être des fonctionnaires et des administrateurs. Ils trouvent dénigrant tout ce qui est métier de l’ agriculture. Ce qui crée un renouvellement timide de la main-d’œuvre locale qui est vieillissante. De plus avec la crise dite anglophone qui paralyse durant presqu’ une décennie les bastions de production agricole du Nord-Ouest et du Sud Ouest ou même une partie de l’ Extrême Nord , le pays a tout de même connu un frémissement dans sa dynamique mais avec le retour de la paix et le retour progressif des déplacés internes, le prochain septennat connaîtra une grande célérité.

Le phénomène Bayam sellam dans le patronat.

Les sociétés qui sont en charge des importations dee céréales au Cameroun n’aident pas beaucoup l’ État à faire avancer ses politiques de développement. Ils ne financent pas la production locales mais se contentent de faire des importations accrues pour arroser le marché locale mettant même à rude épreuve la production locale . Le riz , le Maïs ou encore le sucre sont de parfaites illustration. Parfois ces importations sortent même pour le marché sous régional. Il devient donc urgent que le régulateur qui octroie les autorisations d’importation sache faire pression sur ces acteurs économiques afin que le programme du Renouveau National axé sur l’entrepreneuriat privé local, acteur central de création des richesses lui même adossé sur un État démocratique régulateur autour d” un devoir de solidarité nationale ne soit pas dévoyé et que la confiance du peuple camerounais placée sur le promoteur du Renouveau National Paul Biya ne soit pas vaine .

Simon Metsengue

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