
Cameroun: Réponse d’un militant à Akere Muna
La démocratie, par essence, repose sur un équilibre entre la liberté d’engagement politique et le respect des institutions républicaines.
En tant que militant du RDPC, je m’étonne des critiques récurrentes visant la légitimité de membres du gouvernement à servir au sein des instances de leur propre parti. Cette confusion entre fonction étatique et appartenance partisane mérite une mise au point **juridique**, **historique** et **comparative**.
I. **Le cadre juridique camerounais et le principe de non-exclusivité**
Aucune disposition de la Constitution camerounaise, ni du Code électoral, n’interdit à un membre du gouvernement d’exercer des responsabilités au sein d’un parti politique. Bien au contraire, l’article 3 de la Constitution garantit la liberté d’association, y compris pour les serviteurs de l’État. Cette pratique n’est ni une anomalie ni une exclusivité camerounaise.
II. **Exemples internationaux : la norme démocratique**
1. **États-Unis** : Les juges de la Cour suprême, nommés à vie, affichent ouvertement des affiliations politiques (ex. : Brett Kavanaugh, progressiste Sonia Sotomayor). Le ministre de la Justice (Attorney General) est souvent un pilier du parti au pouvoir, sans que cela ne suscite d’indignation structurelle.
2. **France** : Emmanuel Macron, en tant que Président, a dirigé *La République En Marche* tout en pilotant l’exécutif. Les ministres (ex. : Gérald Darmanin) cumulent mandats locaux et portefeuilles gouvernementaux.
3. **Royaume-Uni** : Le Premier ministre est *de facto* chef de son parti, et les ministres siègent au Parlement sans contradiction démocratique.
Ces exemples illustrent une réalité universelle : **la démocratie n’exige pas une schizophrénie institutionnelle**, mais une loyauté aux lois et une transparence des engagements.
III. **L’anecdote de M. Ayissi Mvodo : une leçon de distinction des rôles**
L’histoire relatée démontre précisément la *rigueur institutionnelle* prônée par le RDPC. En distinguant son rôle de ministre (gestion budgétaire) de celui de secrétaire politique (priorités partisanes), M. Mvodo incarnait l’équilibre entre allégeance politique et responsabilité républicaine. Cette dualité, loin d’être un « acrobatisme », relève d’une **éthique de service public** où l’intérêt général prime sans exclure l’engagement partisan.
IV. **La Lettre pastorale : un rappel salutaire… pour tous**
Les évêques soulignent à juste titre l’importance de « l’objectivité de l’ordre constitutionnel ». Or, cet ordre inclut le droit des partis au pouvoir de structurer leurs instances conformément à la loi. Le RDPC, en nommant des ministres au Comité central, agit dans le strict respect des textes.
V. **Perception vs. Droit : l’argumentaire de Me Muna, une confusion stérile**
Me Muna insiste sur le rôle de la perception dans la gestion politique d’un pays et la vie quotidienne. Mais la perception n’est pas une création spontanée. Elle relève de l’image subjective que l’on se forge d’une situation, d’une activité ou d’un personnage. Par nature évanescente, éphémère et fluctuante selon les circonstances qui la fondent, elle ne saurait primer sur les normes juridiques et coutumières qui régissent un État. Son instrumentalisation en politique publique ne devient un risque pour le pouvoir qu’en l’absence d’un ancrage juridico-politique solide, **capable d’assurer la conduite des affaires publiques avec clarté et fermeté**. En l’état, la perception ne peut servir d’argument de disqualification que si elle s’appuie sur une procédure judiciaire ou électorale validant sa légitimité. Autrement, elle reste un mirage, non un outil de gouvernance.
*Conclusion*: Ironie et invitation à l’autoréflexion
Il est piquant de constater que certains partis, trop occupés à scruter les effectifs du RDPC, négligent de recruter ne serait-ce qu’un militant par arrondissement. Au lieu de s’alarmer de nos nominations, qu’ils se consacrent à préparer leurs candidatures pour 2025 — à moins que leur stratégie ne se résume à commenter l’actualité… depuis les réseaux sociaux.
**Le Cameroun avance, Monsieur Muna. Et si votre parti peinait à suivre, le RDPC, lui, continuera de conjuguer loyauté politique et efficacité gouvernementale — sans complexe, mais toujours dans le cadre de la loi.**
*#RigueurEtProgrès* *#RDPCEnAction*