Cameroun /SDF : Fru Ndi est mort, vive Fru Ndi !
Le chairman du SDF John Fru Ndi n’est plus. Il est décédé tard ce 12 juin à l’âge de 82 ans alors même que son parti fait face à une dissidence sans pareil dans l’histoire de ce parti politique. Quel pourra être l’impact de sa disparition dans la crise au sein du SDF ?
Le Chairman John Fru Ndi, Président National du SDF n’est plus. Il est décédé ce lundi 12 juin 2023 des suites d’une longue maladie à l’âge de 82 ans dans la capitale camerounaise. John Fru Ndi aura été le plus farouche opposant de l’actuel président camerounais Paul Biya depuis l’avènement du pluralisme politique instauré par Paul Biya depuis 1990. Ancien membre de l’UNC puis du RDPC, Fru Ndi se lance dans l’opposition le 26 décembre 1991 avec son parti le SDF. Après avoir boudé les législatives de Mars 1992, il va faire un score qui restera historique au Cameroun à l’élection Présidentielle d’Octobre 1992 soit 36% Contre 39% pour le vainqueur Paul Biya. Jamais sous le Renouveau aucun autre opposant n’a connu un tel score à une élection présidentielle.
D’ailleurs, le pays avait connu de vives contestations de ses partisans occasionnant des villes mortes ça et là. Les déstabilisateurs et les prébendiers internationaux apôtres du chaos l’avaient visité pour lui proposer du matériel afin de mettre le pays à feu et à Sang. John Fru Ndi avait dit « ne pas vouloir diriger le pays avec les mains plein de sang de ses compatriotes » S’il avait été comme ceux qui, sachant qu’ils n’ont pas atteint 15% de suffrages valablement exprimés à une élection étaient bprès à envoyer leurs partisans dans la rue et appeler à une insurrection populaire ce pays aurait vécu un bain de sang. Plusieurs ont fait la prison et sont même encore en prison à cause d’une bande de politiciens agités et tourmentés « nés de nouveau » dans la sphère politique camerounaise.
John Fru Ndi s’en va à un moment assez critique de ‘histoire de son parti politique. Moment critique marqué par une certaine dissidence née depuis sa décision de ne pas participer à la présidentielle de 2018. C’est alors que son 1er vice-président Josua OSih reprit le flambeau contre l’avis d’une franche qui pensait faire pencher la balance vers le promoteur de la dissidence. Ceux-ci ont été exclus pour la plupart du parti même si l’affaire reste pendante en justice. Plusieurs fidèles du SDF originel sont restés soudés derrière le guide pour qui il vouaient une profonde confiance à les sortir une fois de plus dans ce bourbier comme lors de la première dissidence qui a vu naitre les partis comme l’AFP de feu Bernard Muna. Cette fois, la nature a décidé autrement, ils devront se battre sans lui. Parviendront-ils ? qui donc pour mériter son digne héritage politique ? en tout cas John Fru Ndi mérite une éternelle reconnaissance pour sa contribution à la construction d’un Cameroun démocratique. Vive le guide !
Simon Metsengue