Cameroun/souveraineté monétaire : texte de loi sur le FMA au Parlement, Paul Biya sur les sentiers de Kadhafi !
Trois textes de loi ont été soumis à l’attention de l’Assemblée Nationale lors de cette session consacrée au vote de la loi des finances 2024. Entre autre Le texte autorisant le président de la République à ratifier le protocole et les statuts relatifs aux fonds monétaire africain-FMA
Trois projets de loi reçus ce jour à l’Assemblée nationale Camerounaise : le projet de loi portant loi de règlement de la République du Cameroun pour l’exercice 2022; Le texte autorisant le président de la République à ratifier le protocole et les statuts relatifs aux fonds monétaire africain; le projet de loi portant Code minier. Le Projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le protocole et les statuts relatifs au Fond Monétaire Africain est sans doute celui qui attire l’attention non seulement des camerounais mais aussi des africains panafricanistes qui depuis l’assassinat du Guide Libyen a semblé renvoyé aux oubliettes. Les statuts du FMA avaient été adoptés à Malabo en Guinée équatoriale le 27 juin 2014 et devaient par la suite être ratifiés par les États africains avant sa mise en œuvre qui est une institution financière panafricaine portée par l’Union africaine et dont le siège est Yaoundé, la capitale camerounaise décidé par les pairs fondateurs au premier rang desquels Mouammar Kadhafi.
En 2011, certaines sources étaient formelles sur le fait que l’agression de l’OTAN contre la Libye était en clair pour freiner la mise en place des instruments de souveraineté africain. Voilà pourquoi le président Américain Barack Obama avait procédé à la saisi de 30 milliards de dollars appartenant à la Banque Centrale Libyenne qui représentaient la contribution libyenne à la finalisation de ce programme à travers 3 projets phares : la Banque Africaine d’Investissement à Syrte en Libye, la création dès 2011 du Fond Monétaire Africain avec un capital de 42 milliards de dollars ayant Yaoundé pour siège, la Banque Centrale Africaine avec le siège à Abuja au Nigeria dont la première émission de la monnaie africaine devait doter tous les pays membre d’une souveraineté monétaire et de ce fait mettait fin à l’utilisation des monnaies étrangères comme le FCFA qui continuent jusqu’à date à donner une mainmise à la France sur les économies de 14 pays africains . Plusieurs observateurs avaient alors compris la rage de Paris contre Kadhafi.
Le Fond Monétaire Africain doit remplacer en tout et pour et pour tous les activités sur le sol africain du Fond Monétaire International qui avec seulement 25 milliards de dollars de capital a pu mettre à genoux l’Afrique avec des privatisations discutables, comme le fait d’obliger certains Etats africains à passer d’un monopole public vers un monopole privé. Chose curieuse lors d’une réunion à Yaoundé les 16 et 17 Décembre 2010 plusieurs pays occidentaux ont fait acte d’adhésion mais à l’unanimité les Etats membres ont refusé. Les Africains ont repoussé cette convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres du FMA.
Après la chute de Kadhafi en 2011, ce projet avait été mis en vie ralentie. Mais sachant que Paul Biya ne fait rien pour rien, l’arrivée du projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le protocole et les statuts relatifs au Fond Monétaire Africain soumis au parlement camerounais à cette dernière session montre que ce projet est en phase d’entrer dans sa phase de croisière et que les lignes sont en mouvement
Simon Metsengue