Enam : Comme d’habitude !
Les résultats de l’ Enam sont dehors, les polémiques aussi sur les admis ayant des patronymes de certains hauts commis de l’ État .
C’est devenu une habitude dans ces mêmes circonstances chaque année. Les listes des admis de l ‘ Enam passent au peigne fin à la recherche d’un patronyme d’un haut commis de l’ État . Bien sûr plusieurs enfants et parentés des hautes personnalités du Cameroun présentent ce concours qui est ouvert à tous les camerounais et même aux candidats venus de la sous région CEMAC. Il est donc normal qu’ ils aient des chances de le décrocher tout comme les autres candidats qui sont les enfants issus de la classe moyenne ou des familles modestes . Cette année, les cyber menteurs qui brillent ces derniers temps par leur activisme nocif et dangereux pour la sécurité de l’ État ont choisi une quinzaine de noms d’admis portant les patronymes ou alors des parentés de certaines hautes personnalités de l’ État pour les jeter à la vindicte populaire . Ils crient au favoritisme et au népotisme. Seulement ces vulgaires manipulateurs ne peuvent effectivement dire les origines des autres 85% des noms des candidats ayant réussi à ce concours tout simplement parce qu’ils sont issus des familles des classes moyennes et modestes. Cette manipulation prend souvent le pas au Cameroun parce que beaucoup sont ignorants de l’ impact sur le caractère prisé de ce concours qui a toujours connu en moyenne 5 à 6000 candidats pour un pourcentage d’ admis de moins de 5% . Et donc ,il y aura toujours plus de 95% de recalés susceptibles d’être mécontents et prêter du flanc à cette manipulation.
Mais une grande partie de l’ opinion ne se laisse plus prendre dans ce piège à la con . Car la demande de l’ Enam chaque année est très réduite ,elle ne peut donc pas prendre tout le monde . C’ est malsain de stigmatiser des camerounais brillants à cause de leur patronyme qu’ils n’ ont pas choisi. Ils sont autant méritants que tous les autres Camerounais. L’ épanouissement des camerounais passe par la responsabilité dans la communication responsable et non dans des communications incendiaires. L’ État recrute en moyenne 15000 Camerounais par an . Largement insuffisant pour résorber le chômage des jeunes. Il recourt donc à la promotion de l’ entrepreneuriat privé et l’ auto-emploi qui sont les meilleures voies d’ ascension sociale dans l’ écosystème mondial.
L’ Enam est victime des habitudes coloniales qui laissent entendre à la jeunesse que l’ administration publique est la seule voie d’épanouissement social . Mentalité dépassée et rétrograde qui désactive le dynamisme de la population active du Cameroun dans un pays qui a plein d’opportunités. Il devient donc urgent de décoloniser les mentalités des parents afin de permettre à la jeunesse d’éclore leur savoir-faire dans tous les domaines d’activités .
Simon Metsengue
