Gabon/Putsch :   qui veut brouiller la victoire démocratique du Peuple souverain ?

Gabon/Putsch : qui veut brouiller la victoire démocratique du Peuple souverain ?

Les militaires gabonais ont pris le pouvoir ce mercredi matin annonçant l’annulation des résultats des élections et même le triple scrutin organisé le 28 Aout dernier.  Putsch condamné par la communauté internationale en générale et de la France en Particulier sans exiger le retour « immédiat à l’ordre constitutionnel » qui veut brouiller la victoire du peuple gabonais ?  

Des militaires gabonais ont annoncé ce mercredi à la télévision nationale l’annulation des élections et la dissolution des institutions, ainsi que la fermeture des frontières, à l’issue du triple scrutin très controversé du 28 Aout dernier. Ils justifient leur acte par de nombreuses irrégularités ayant émaillé ce triple scrutin qui a vu une victoire contestée du Président Ali Bongo Ondimba avec plus de 60% des suffrages valablement exprimés. L’opposition dont la principale figure est Albert Ondo Ossa a immédiatement revendiqué la victoire. Cette situation qui était en train de plonger le pays dans une crise politique similaire à celle de 2017 a été stoppée nette par les putschistes qui ont profité de cet état de fragilité des institutions gabonaises pour s’emparer du pouvoir.  C’est ainsi donc que les militaires regroupés sous le label « Comité de transition et de restauration des institutions- CTRI » ont décidé de prendre le pouvoir au Gabon. Ils ont désigné le Commandant en chef de la Garde Républicaine Brice Oligui Nguema comme Président de la transition.

Chose très curieuse dans la vague des putschs en cours dans les pays francophones d’Afrique c’est qu’il intervient dans un contexte post-électoral dans un premier temps mais aussi dans un contexte régional marqué par le putsch au Niger et les tractations pour une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel. Tout d’abord plusieurs observateurs avertis s’interrogent sur l’annulation du scrutin et la prise de pouvoir par la force de la Garde Républicaine. Pourquoi n’avoir pas exigé le recomptage des voix ou alors imposer l’organisation d’un autre scrutin ? De plus, la position de l’Elysée « La France condamne le coup d’État militaire en cours au Gabon et surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation » peut-on lire. Pourquoi ne pas demander le retour à l’ordre constitutionnel comme cela a été le cas au Niger ?.

Il est très difficile de ne pas faire le lien entre les putschistes et une main étrangère ayant soutenu ce coup de force. Ali Bongo du fait son élection très controversée 2017,  son accident vasculo-cérébral de 2018 qui l’a mis en difficulté durant de longs mois, et le coup de force en Janvier 2019 l’ont littéralement affaibli. Celui qui jusqu’ici était considéré comme un digne héritier de la Françafrique par une certaine opinion  a perdu beaucoup de ses soutiens mais pouvait toujours compter sur l’appareil politique hérité de son père, le PDG. a-t-il gagné ? a-t-il perdu comme l’affirme l’opposition ? cela ne compte plus car les putschistes ont brouillé la voix du peuple avec l’aide de ceux qui « suivent cette actualité avec la grande attention » mais qui réclament le retour sans condition de l’ordre constitutionnel au Niger . Comprennent ceux qui ont les oreilles !

Simon Metsengue 

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