Niger/Putsch: intervention militaire à Niamey, L’UA aux antipodes de la CEDEAO !
C’est à l’issue de la réunion tenue ce Lundi 14 Aout 2023 que le CPS a désapprouvé l’usage de la force contre la junte militaire à Niamey . la Cedeao va-t-elle désapprouver l’UA au profit de son honneur ?
C’est au terme d’une réunion très tendue et voir interminable que l’organe en charge des conflits de l’UA, le Conseil de paix et de sécurité-CPS a désapprouvé l’usage de la force au Niger par la force en attente de la CEDEAO lundi 14 Aout 2023, cette position devrait être rendue publique ce jour par un communiqué de l’UA selon des sources concordantes. Depuis la prise du pouvoir à Niamey de la Junte militaire le 26 juillet dernier les acteurs internationaux et partenaires du Niger semblent ne pas s’accorder sur leurs positions respectives. Si les USA et certains pays européens sont pour une approche diplomatique de résolution de cette situation, la France et la CEDEAO officielle sont pour une approche militaire. D’ailleurs depuis quelques jours la France a fait rapatrier ses ressortissants. Était donc très attendu, la position de l’UA pour déclencher les hostilités.
Mais l’UA ne souhaite pas refaire la même erreur qu’en Libye en Mars 2011. Elle a exclue temporairement le Niger dans toutes les instances de l’organisation mais exclut toute intervention militaire au Niger. Cette position est tout à fait responsable. Ici il ne s’agit pas de sauver la démocratie mas de privilégier la paix. En clair ce qui se trame au Niger est bien plus dangereux que ce qu’une certaine opinion peut penser. Les forces qui veulent s’affronter au Niger ne sont ni plus ni moins que ceux qui s’affrontent en Ukraine. D’un Coté le bloc occidental amené par la Cedeao officielle (Cote d’ivoire –Sénégal – Tinubu du Nigéria – ) et la France dans une moindre mesure les USA. De l’autre coté les Juntes du Mali, burkina , Guinée Conakry et du Niger associés à la Russie. Ce début de semaine le Chef de la junte au Burkina s’est d’ailleurs entretenu avec le patron du Kremlin au sujet de la situation au Niger.
Pour l’heure, la junte dirigée par le général Tiani ne fléchit ni devant les sanctions économiques et financières imposées par la Cedeao officielle, ni devant ses menaces d’un recours à la force. Si la CEDEAO se dédit en mettant de coté ses menaces d’usage de la force, elle perdra la face et se sera certainement son déclin. En revanche, si elle met ses menaces à exécution il est fort probable d’assister à un bain de sang et l’issue d’une victoire militaire n’est pas acquise surtout que il y’aurait des remous dans les casernes au Nigéria et en Cote d’Ivoire. Quelques soient les cas, la CEDEAO sortira affaibli et cette situation de prise de pouvoir par la force n’est pas loin de se terminer. Vivement que ce phénomène ne soit pas contagieux dans d’autres sous régions.
Simon Metsengue
