Niger/Putsch : vers une intervention militaire de la France ?
l’Elysée a clairement dit cette fin de semaine qu’elle ” repliquera de façon immédiate et intraitable en cas d’attaque contre ses ressortissants ” Et n’accepterait pas que ses intérêts soient menacés .Dans la mesure où le coup d’Etat ne fait pas ses affaires s’achemine t-on vers une intervention militaire française ?
Le porte parole de l’Elysée a prévenu la junte militaire de ce que ses ressortissants ou encore ses intérêts ne soient pas menacés dans le cas contraire l’ancienne puissance tutélaire agirait militairement. Cette annonce a immédiatement déclenché une levée de bouclier du côté de Niamey qui accuse la France de vouloir militairement intervenir dans son pays pour rétablir le Président Bazoum à qui la junte qualifie de “sous préfet” de la France. Cette révélation est le fruit d’un communiqué publié ce lundi 31 juillet à la télévision nationale.
«Dans sa ligne de conduite, allant dans le sens de la recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger, la France, avec la complicité de certains Nigériens, a tenu une réunion à l’état-major de la Garde nationale du Niger, pour obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires», peut on lire du communiqué. De plus la junte constate que jusqu’à date , la France en de telles circonstances et comme il est de coutume n’a procédé à aucune évacuation de ses ressortissants.
«Il n’y a pas de décision d’évacuation au moment où je vous parle» pourtant la Ministre des affaires Étrangères Catherine Colonna le 30 juillet a déclaré au micro de RTL. «La France, comme toujours, protège ses ressortissants. Nous sommes extrêmement vigilants. Je précise que la situation, cet après-midi, est plus calme». En tout état de cause les 500 à 600 Français se trouvant au Niger y sont encore .
Les Chefs d’Etats de la CEDEAO lors du Sommet extraordinaire tenu ce dimanche à Abuja ont pris des « sanctions avec effet immédiat ». Le Niger est désormais visé par un blocus de ses frontières aérienne et terrestre, un large embargo commercial et le gel de ses avoirs auprès de BCEAO, l’institution financière régionale. À ces mesures Ces mesures s’ajoute un ultimatum laissant une semaine aux militaires pour « la libération immédiate » du président élu et le « retour complet à l’ordre constitutionnel ». Si le délai expire la CEDEAO envisage recourir à toutes les mesures nécessaires pour ce retour à l’ordre constitutionnel cela peut inclure ” l’usage de la force” .
Le Président du conseil de Transition du Tchad Mahamat Idriss Déby a été désigné comme médiateur a fait le déplacement ce dimanche au Niger. Il a rencontré la junte et le président déchu Mohamed Bazoum toujours en résidence surveillée dans sa villa.
La France a précisé soutenir les orientations de la CEDEAO. ce qui en quelques sortes peut signifier que si dans une semaine la junte au Niger n’a pas rétabli l’ordre constitutionnel elle n’aura pas d’autres choix que de mettre ses menaces à exécution. La Junte semblait des sa prise de pouvoir orienter sa politique vers la Russie. Seulement , le Kremlin officiel a condamné ce coup d’Etat militaire mais pas le patron du groupe Wagner qui voit cela une ” libération ” du peuple nigérien . La France est quelque peu obligé d’en arriver à une intervention militaire au cas où la Junte refuse de quitter le pouvoir. Le Niger est pratiquement dans le Sahel son seul allié. Le Burkina Faso, le Mali déjà au main de l’emprise russe. De plus la France à travers le groupe Areva acquiert une grande partie de son énergie. Seulement, les africains ont un mauvais souvenir sur les agissements irresponsables de la France ayant conduit à la destruction de la Libye pour installer le terrorisme dans le Sahel et le bassin du Lac Tchad. Donc l’Elysée devrait réfléchir par 7 fois avant de se précipiter à une telle démarche qui pourrait définitivement signer le rejet de cette ancienne puissance coloniale avec toutes les conséquences néfastes pour son économie.
Simon Metsengue